Le buzz montréalais

icone Culture
Par Dominique Cambron Goulet
mardi 13 novembre 2012
Le buzz montréalais
«L’engouement montréalais dépasse le phénomène Arcade Fire. » – Sébastien Nasra, président de M pour Montréal (Crédit photo : Courtoisie Arcade Fire)
«L’engouement montréalais dépasse le phénomène Arcade Fire. » – Sébastien Nasra, président de M pour Montréal (Crédit photo : Courtoisie Arcade Fire)

«Montréal bénéficie d’une certaine notoriété au niveau musical, mais c’est d’abord la qualité de la musique qui prime », indique Sébastien Nasra, président et fondateur du festival M pour Montréal, qui aura lieu du 14 au 17 novembre prochains. la musique d’ici a-t-elle des caractéristiques particulières qui la rendent facilement exportable ? 

Pour une septième année, M pour Montréal présente un festival avec des artistes québécois à surveiller (voir au bas de la page). Des gens de l’industrie de partout dans le monde se déplacent pour venir les voir.

M. Nasra a établi plusieurs partenariats internationaux avec différents festivals à travers le monde, comme South by Southwest à Austin, The Great Escape à Brighton ou Iceland Airwaves à Reykjavik. Selon lui, l’engouement montréalais dépasse le phénomène Arcade Fire.

«Ce n’est pas parce que la musique est d’ici qu’elle s’exporte bien, explique-t-il. Montréal est un incubateur exceptionnel qui attire des créateurs et musiciens de partout. L’ADN de la culture québécoise y est pour quelque chose. It’s good to be from Montreal!»

Le guitariste Emmanuel Éthier du groupe montréalais Passwords – présent au festival islandais Iceland Airwaves – croit toutefois que la tendance est à la baisse. « Ici, on a fait deux concerts avec une thématique montréalaise, et j’ai remarqué que les gens y portent moins d’attention qu’il y a quelques années. Il y a également moins de groupes qui déménagent à Montréal avec des ambitions démesurées. »

Également présent en Islande, le batteur de Jesuslesfilles, Benoit Poirier, est sceptique par rapport à l’image de marque montréalaise. « Tout le monde est porté à dire que ça a une influence, mais ce qui nous a surtout aidé, c’est que le directeur du festival à Reykjavik aime beaucoup notre musique et en fait la promotion. »

Plus facile en français

Le président de M pour Montréal et les deux musiciens s’entendent toutefois pour dire qu’avoir une carrière internationale est beaucoup plus facile qu’avant. «C’est notamment grâce à internet, dit M. Nasra. Il y a également plus d’acteurs et plus d’énergie investie qu’il y a 15 ans».

La musique s’exporte mieux, même pour ceux qui la font en français. « La trail a déjà été tapée par des groupes comme Karkwa et Malajube. Ça aide beaucoup, souligne M. Poirier. Quand on chante en français, ça donne un certain exotisme, les gens trouvent ça intéressant. À New York, par exemple, le public est assez francophile.»

L’alliage entre des paroles en français et une musique inspirée du monde anglo-saxon donne d’ailleurs un son à l’image de Montréal. «Chanter en français est moins un désavantage qu’avant. Mais c’est sûr que le chemin est encore très, très long», nuance M. Nasra.

M. Éthier croit que le public international est réceptif tant que la musique est bonne. «En Islande, un des groupes les plus populaires [Sigur Rós] interprète une bonne partie de leurs chansons dans une langue inventée», fait-il remarquer.