Le baccalauréat, toujours aussi payant ?

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Par Charles-Antoine Gosselin
mercredi 30 avril 2014
Le baccalauréat, toujours aussi payant ?
(Crédit photo : Flickr.com/duckiemonster)
(Crédit photo : Flickr.com/duckiemonster)

Selon une étude mise en ligne lundi dernier par Statistique Canada, les écarts salariaux entre les diplômés du secondaire et les titulaires d’un baccalauréat se sont rétrécis au cours des dix dernières années. À ce jour, l’économiste rappelle que, pour chaque dollar gagné avec un baccalauréat en poche, l’homme détenteur d’un diplôme d’études secondaires reçoit 0,75 $ tandis que la femme en reçoit 0,68 $ de plus qu’un diplômé du secondaire.

« Le boom pétrolier des années 2000, les augmentations du salaire minimum réel et la croissance marquée du nombre relatif de titulaires d’un baccalauréat sont les principaux facteurs », identifie l’économiste à Statistique Canada et coauteur de l’étude, René Morissette.

De 2002 à 2012, le niveau de vie économique des jeunes bacheliers a progressé faiblement. « Les salaires des jeunes femmes ont augmenté de 5 % alors que ceux des hommes ont stagné. », indique le spécialiste.

Selon lui, cette stagnation est notamment attribuable à l’accroissement de la diplomation universitaire. « Chez les jeunes femmes, le taux de diplomation universitaire s’est accrue de 42 %, comparativement à 5 % chez les diplômées du secondaire », avance-t-il. Toutefois, le taux de diplomation universitaire des hommes est moins élevé. « Le nombre de titulaires d’un baccalauréat a augmenté de 30 % et le nombre de diplômés du secondaire, de 16 % », spécifie M. Morissette.

Selon lui, cette baisse de la rareté des bacheliers tend à modérer la croissance de leurs salaires. « Au contraire, chez les hommes, l’augmentation du nombre de titulaires d’un baccalauréat n’a pas eu d’effet perceptible sur les variations du salaire horaire », rapporte l’économiste. 

Le rétrécissement de l’écart est dû à un nivelage vers le haut croit M. Morissette. « La bonne nouvelle vient du côté des jeunes diplômés du secondaire, dont le salaire s’est apprécié de 9 % chez les hommes, et de 11 % chez les femmes », stipule-t-il. À long terme, cela représenterait un renversement partiel de la tendance observée dans les décennies 80-90.

Dans une étude dévoilée en janvier dernier, Statistique Canada relevait qu’entre 1991 et 2012, un bachelier avait gagné en moyenne 728 000 $ de plus qu’un diplômé du secondaire.