Culture

Le réalisateur Patrick Bouchard était à l'honneur du Mardi OCQ du 2 février dernier.

Le 7e art sous la loupe

«Il est toujours bon de rappeler que l’UdeM a accueilli le premier ciné-club indépendant au Québec, en 1947, dirigé par Jacques Giraldeau [NDLR : cinéaste cofondateur de la Cinémathèque québécoise en 1963], explique le professeur du Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques André Habib. Les mardis OCQ ont pour but de poursuivre une certaine tradition de cinéphiles comme les ciné-clubs. » Le public est invité à découvrir une œuvre à travers le regard d’un créateur québécois (cinéaste, monteur, directeur de la photographie ou réalisateur).

La programmation n’est pas nécessairement en lien avec les tendances actuelles du cinéma québécois. « Les mardis sont des pas de côté par rapport à l’actualité et permettent de mieux la saisir, de la comprendre ou, du moins, de la mettre en perspective et la relativiser », indique M. Habib. Le 16 février, le preneur de son et musicien Stephen de Oliveira présentera le premier épisode du téléfilm réalisé par Maurice Pialat, La maison des bois (1971). « Comment ne pas tomber de sa chaise en regardant la force de la mise en scène de Pialat, par rapport à notre télévision d’aujourd’hui qui ne pourrait jamais accueillir une telle proposition », estime le professeur.

C’est aussi un bon moyen pour des étudiants de sortir du cadre théorique et d’apporter une touche concrète à l’enseignement suivi. « Ça démystifie, rassure et informe sur les perspectives d’emploi, sur les métiers et le processus de création, confirme le doctorant en études cinématographiques et animateur du mardi OCQ du 2 février dernier, Maxime Labrecque. C’est une chance pour les étudiants de pouvoir entrer en contact avec un créateur et de lui poser des questions directement. »

Les étudiants, pour la plupart issus du département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques, assistent régulièrement aux mardis dans le cadre de cours. « Je trouve ça vraiment intéressant, car ça répond à des questions qu’on ne voit pas en cours », commente l’étudiante au baccalauréat bidisciplinaire en écriture de scénario et création littéraire Karine Labelle. Pour autant, le côté informel que revêtent les échanges lors des conférences permet aux étudiants de tout programme d’y participer.

Une programmation plurielle

Même si l’OCQ s’ouvre aux émissions télévisées depuis quelques sessions et témoigne ainsi du brouillage des frontières entre cinéma et petit écran, il n’y a pas de ligne directrice particulière, selon la coordonnatrice adjointe de l’OCQ, Pier-Anne Lussier-Choquette. « Les professeurs et chargés de cours sont libres dans leur choix d’invités, ce qui assure une programmation que nous espérons toujours variée et intéressante », explique-t-elle.

Les mardis constituent l’activité principale de l’OCQ, mais son travail s’illustre sous d’autres formes. « Il y a des collaborations avec les festivals, à l’image de la rétrospective Kazuo Hara [NDLR : réalisateur japonais de documentaire] dans le cadre des RIDM 2015, développe la coordonnatrice de l’OCQ, Kim Décarie. Nous avons des débats-conférences, des projections ou encore des rencontres doctorales. Il y a aussi la série Au cœur du cinéma québécois coproduite avec la Faculté des arts et des sciences de l’UdeM ». Cette émission est produite par les étudiants dans le cadre du cours CIN 2118 Production cinématographique au Québec. Durant trois heures, un artisan du cinéma est invité à parler de son travail, le tout supervisé et animé par la professeure et scénariste Isabelle Raynauld.

Chaque année l’OCQ remet également trois prix. Le Prix Création souligne la qualité d’une œuvre, le Prix Recherche met en lumière la contribution exceptionnelle d’un chercheur au milieu des études cinématographiques et le Prix Engagement félicite un dévouement admirable apporté au monde cinéphile. En 2015, ils ont respectivement été remis à la réalisatrice québécoise Monique Fortier, au chercheur Thomas Waugh et à l’ancien directeur du Cinéma du Parc, Roland Smith.

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