L’avenir du logis étudiant

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Par Émilie Beaudoin-Paul
mercredi 28 février 2018
L’avenir du logis étudiant
L’UdeM dispose de 1 120 studios pour les étudiants désireux de vivre sur le campus. (Crédit photo : Benjamin Parinaud)
L’UdeM dispose de 1 120 studios pour les étudiants désireux de vivre sur le campus. (Crédit photo : Benjamin Parinaud)
L’opposition officielle à l’Hôtel de Ville de Montréal, Ensemble Montréal, réclame à l’administration Plante plus de logements étudiants. Actuellement, ce sont environ 5 000 résidences qui sont offertes aux étudiants, à des prix variés selon les universités, les services inclus et le quartier où elles sont situées.

Chaque université fixe le prix de ses résidences, qui diffèrent en plusieurs points les uns des autres. L’Université Concordia se base principalement sur l’emplacement de la résidence pour décider de son tarif. Celui-ci est établi à partir des loyers en vigueur dans l’arrondissement, selon la directrice des affaires publiques, Mary-Jo Barr. « Nous prenons également en considération les rénovations et les services offerts », explique-t-elle. Le site Web de Concordia affiche le prix d’une chambre pour une personne à 741,76 $ le mois, et ce, avec lavabo.

D’autres types de location sont à la disposition des étudiants, comme les appartements complets qu’offre l’UQAM. Cette option permet d’éviter aux étudiants d’avoir à utiliser des douches et des cuisines communes, selon la directrice en division des relations de presse, Jennifer-Jeanny Desrochers. « Les logements complets peuvent accueillir de deux à huit personnes qui ont accès à un salon et une cuisine complète, détaille-t-elle. Les studios offerts sont conçus sur le même modèle. »

Justification des prix

Des prix tels que 545 $ pour un studio individuel et 535 $ pour une chambre louée dans un logement étudiant pour deux sont affichés sur le site des résidences de l’UQAM. Mme Desrochers avance que les prix demandés sont les mêmes qu’au centre-ville. « Le prix du loyer de ces espaces est établi en fonction d’appartements et de logements de même grandeur au centre-ville, explique-t-elle. Les données de la SCHL [Société canadienne d’hypothèques et de logement] pour la région de Montréal guident la fixation du loyer. »

Quant à l’UdeM, elle fixe ses loyers essentiellement en fonction des services offerts en résidences, aux dires de sa porte-parole, Geneviève O’Meara. « Quelques facteurs influencent les tarifs, comme les coûts fixes, tels que les services de téléphonie, d’Internet, ainsi que d’électricité, précise-t-elle. La superficie de la chambre joue aussi un rôle dans la décision du prix, ou le fait que la chambre soit simple ou double, et s’il y a une salle de bain ou non à l’intérieur de celle-ci. » Mme O’Meara ajoute que les prix se fondent également sur les règles de la Régie du logement, que l’Université doit respecter d’année en année.

Des étudiants pas toujours satisfaits

L’expérience concrète en logement universitaire se vit différemment selon les individus comme le démontrent les témoignages d’étudiants de l’UdeM. Inscrit au baccalauréat en cinéma, Louis Couderc a emménagé en résidence en août 2017 et affirme ne pas être satisfait de la situation. « Sincèrement, je n’aime pas du tout la résidence, s’exclame-t-il. Je trouve que c’est beaucoup trop onéreux pour les services offerts. Les parties communes comme la cuisine sont plutôt propres, mais, en soi, la résidence est très vieille. »

Louis témoigne également de son mécontentement concernant le service Internet fourni. « En fait, pour avoir le wifi, il faut avoir un câble Internet avec soi et le brancher, dit-il. Le débit de l’Internet est acceptable, mais sans plus. » Il conclut en ajoutant qu’une vie en colocation serait plus avantageuse économiquement.

De son côté, l’étudiante au baccalauréat en sciences infirmières Anne Lapierre confie qu’elle avait trois priorités en arrivant à Montréal; la proximité, l’état des lieux et la cohabitation avec les autres étudiants. Elle se dit très satisfaite de son expérience aux résidences de l’UdeM pour le moment. « Les femmes de ménage passent quotidiennement, font le ménage des toilettes et des espaces communs, et tous les fours de la cuisine ont été changés l’an dernier », détaille-t-elle.

L’Unité de travail pour l’implantation de logement étudiant (UTILE) semble s’accorder avec les avis des étudiants. Le coordonnateur général, Laurent Levesque, avoue l’insatisfaction de l’organisation quant aux tarifs en vigueur. « Selon nos connaissances générales, les prix mensuels des loyers des résidences étudiantes varient entre 450 $ et 1 250 $ par chambre, dit-il. Nous pensons que les résidences répondent à un besoin, mais comme la très grande majorité des chambres offertes sont plus chères que le loyer étudiant médian, ce n’est pas une solution suffisante, et il faudrait loger plus d’étudiants dans des résidences plus abordables. »

M. Levesque évoque le fait que les étudiants en échange universitaire ont tendance à payer plus cher pour leurs résidences. Pour lui, tant qu’il y aura des gens prêts à payer le prix demandé, la location continuera de se mettre en place de cette façon.

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