L’ASSÉ dans le viseur

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Par Bastien Potereau
mardi 11 décembre 2012
L’ASSÉ dans le viseur
Capture d'écran du blogue de la FASSÉ.
Capture d'écran du blogue de la FASSÉ.

Un groupe de blogueurs font parler d’eux depuis qu’ils ont créé un blogue sur une fausse organisation étudiante, la Fédération des associations pour une solidarité syndicale étudiante (FASSÉ). Ce blogue satirique critique ouvertement l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), autant sur ses principes que sur ses méthodes de fonctionnement. 

Depuis le 28 novembre, ces blogueurs, qui désirent rester anonymes, ont entrepris une démarche précise. «Nous cherchons à exposer plusieurs hypocrisies de l’ASSÉ, expliquent-ils dans une entrevue par courriel. C’est une fédération étudiante comme les autres de par l’adoption de résolutions en congrès, les études à caractère économique, la publication de communiqués de presse.» Ils reprochent à l’ASSÉ de vouloir se différencier des autres fédérations à travers «des concepts et des éléments de vocabulaire, qui sont vides de sens et peu efficaces en pratique.»

«Effectivement, il n’y a que l’ASSÉ qui est visée dans ce blogue et je crois que ses auteurs ne s’en cachent pas, ajoute l’animateur à la radio étudiante de l’UdeM CISM Oliver Vinette. Leur but est simple, retourner les arguments avancés par les membres de l’ASSÉ contre eux.»

Les auteurs du blogue insistent pour exprimer leur ressentiment envers l’ASSÉ. «Nous sommes convaincus que les étudiants ne sont pas représentés par cette construction autoportante », expliquent-ils. La secrétaire aux affaires académiques de l’ASSÉ, Blandine Parchemal, a notamment fait l’objet d’un billet corsé. Les blogueurs y critiquent le discours trop peu élaboré de l’association étudiante ici représentée par Blandine Parchemal. «Le discours défendu par l’ASSÉ était d’une bien faible valeur sur le plan académique alors qu’une artisane de ce discours est étudiante aux cycles supérieurs dans une université de calibre mondial, s’insurgent les auteurs. C’est honteux ! » Mme Parchemal n’a pas voulu commenter.

Tensions

Selon l’attachée de presse de l’ASSÉ, Valérie Plante-Lévesque, ce blogue est une initiative autonome. «On déplore cela, mais on les ignore. C’est pour cela qu’on n’a pas publié de réaction officielle », affirme-t-elle. Ce n’est pas la première fois que ce genre de blogue fait surface. Au delà de la question sur l’identité des auteurs, il semble que les auteurs aient de grandes connaissances du milieu des organisations étudiantes, ce qui amène l’ASSÉ à se questionner. «Il y a des chances pour que ce soit des membres d’autres associations, ce sont des personnes actives dans le milieu universitaire, cela ne fait aucun doute», ajoute Mme Plante-Lévesque.

Selon M. Vinette, ces mésententes sont bien réelles. «Il est clair qu’il y a des tensions découlant des différentes idéologies et visions au sein du mouvement étudiant. Je le vois souvent sur Facebook ou en parlant avec des étudiants et des militants », explique  l’animateur. Rien ne permet cependant d’affirmer que les auteurs du blogue soient des membres d’autres associations.

La présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Martine Desjardins, est du même avis concernant l’existence de ce genre de moyens visant à critiquer les organisations étudiantes. « Ce n’est pas nouveau, depuis des années, des blogues critiquent les fédérations, commente-t-elle. Je ne vois pas pourquoi l’ASSÉ ne pourrait pas être critiquée à son tour.» La présidente ne croit pas que l’existence de ce  blogue ravive de profonds sentiments de rivalité entre les organisations étudiantes. « Il faut surtout savoir rire de tout ça », ajoute-t-elle. Ce que confirment les blogueurs en entrevue : «Notre message indirect est qu’entre deux contradictions, rien n’interdit d’en rire un peu…»

L’animateur de CISM trouve ce blogue à son goût. «Ça fait du bien de voir un site humoristique traitant de sujets qui se limitaient souvent à des réflexions et des blagues entre anciens du mouvement étudiant, commente-t-il. Les commentaires visent juste et me font rire. »