L’art de la mémoire

Devant les étudiants, Francis Blondin a réussi à réciter 200 chiffres par cœur après les avoir observés pendant 2 minutes, en jonglant d’une main et en résolvant un Rubik’s cube de l’autre. « Ne vous laissez pas impressionner, ce que je viens de réaliser est à la portée de presque tout le monde, à condition de s’entraîner avec discipline », a-t-il déclaré lors de sa présentation. M. Blondin a remporté le Championnat canadien de la mémoire en 2016 et en 2017, et il en est maintenant l’organisateur.

Imager les informations

D’après M. Blondin, la technique la plus puissante est celle du « palais de mémoire ». Cette dernière permet de stocker, à très long terme, une grande quantité d’informations.

La première étape consiste à construire son « palais de mémoire » en choisissant un lieu que l’on connaît bien (maison, bureau, université) et d’y associer un élément que l’on souhaite mémoriser. « Pour que ces informations soient mentalement associées, elles doivent faire appel à vos sens ainsi qu’à votre imagination, explique M. Blondin. Ces associations doivent être exagérées pour être rapides à trouver, et en mouvement. » Le champion illustre ses propos en donnant l’exemple selon lequel, pour retenir les mots « électricité » et « loin », il est possible d’imaginer un clown qui se fait frapper par la foudre (électricité) et qui est projeté à plus de 100 mètres (et donc, plus loin). « Il faut rendre l’information amusante, voire caricaturée, et en mouvement, car les associations mentales qui bougent sont plus faciles à retenir que si elles sont statiques », développe-t-il.

Le principe Pareto : le meilleur pour se préparer à un examen

Selon M. Blondin, le principe Pareto, également appelé le « principe des 80-20 », est une méthode très utile pour se préparer à un examen. « Si l’on transpose ce principe aux études, on peut dire que 20 % du contenu d’un cours permettra d’obtenir 80 % des résultats à un examen », affirme-t-il.

D’après lui, il suffit de ne retenir qu’une petite partie du contenu à apprendre en résumant les informations les plus pertinentes, et ensuite de les placer dans le « palais de mémoire ».

Les méthodes plus « classiques »

D’autres méthodes existent, comme celle de « l’effet test », qui consiste à lire ses notes, à les cacher puis à tenter de réexprimer les informations dans ses propres mots, par écrit ou à l’oral. Cette façon de faire permettrait de détecter les éléments les plus difficiles à retenir et obligerait le cerveau à aller les retrouver. M. Blondin souligne que le cerveau retient alors plus rapidement le contenu souhaité. « Je conseille d’ailleurs d’expliquer la matière apprise à voix haute, précise-t-il. Une fois que vous y serez parvenu, votre sujet restera gravé dans votre mémoire pour longtemps. »

Selon lui, la technique des « répétitions espacées » est utile pour retenir des informations sur du plus long terme, comme l’apprentissage d’une langue, par exemple. L’information doit être révisée à plusieurs reprises le même jour, ainsi que les jours suivants. Le champion de la mémoire suggère également d’utiliser des fiches ou des plans de révision, à l’aide, par exemple, des logiciels gratuits Anki ou Quizlet, qui proposent des cartes mémo virtuelles.

Blondin délivre de nombreux conseils de mémorisation sur son site Internet.