Culture

Des spores et des poussières d'Annie Thibault est l'une des 41 œuvres d'art présentes sur le campus. Crédit photo : Guillaume Villeneuve

L’art autour de nous

Le Centre d’exposition organise une visite par an des œuvres dispersées sur le campus. Si on l’a manquée, d’autres moyens permettent de pallier à cela. « Il y a le projet Art pour tous, réalisé en 2010, explique l’assistante aux communications du Centre d’exposition et diplômée en histoire de l’art Myriam Barriault. C’est une plateforme Web où toutes les œuvres et artistes sont documentés. Les œuvres sont photographiées et filmées, il y a des capsules audio et des carnets de visite sont disponibles un peu partout sur le campus. Enfin, devant chaque œuvre, il y a un carton descriptif. »

Néanmoins, cette documentation reste inconnue pour beaucoup d’étudiants. « Il doit y avoir une dizaine d’œuvres sur le campus, pense l’étudiante à la maîtrise en sciences infirmières Gwenaelle De Clifford. On passe toujours en courant d’un bâtiment à l’autre, il faudrait sensibiliser davantage les étudiants. »

Quartier Libre vous propose de découvrir quatre de ces œuvres.

Topographie / Topologie

CEPSUM, 

1980

Pierre Granche

À l’entrée du CEPSUM, une installation abstraite et géométrique sous forme de pyramide attire l’œil. L’artiste Pierre Granche portait un grand intérêt à la spécificité physique d’un lieu, la topographie, ainsi qu’à la qualité du lieu, la topologie. « L’artiste considérait que la simplicité des formes pouvait augmenter leur force d’expression, raconte le professeur d’histoire de l’art François LeTourneux, ancien étudiant de l’artiste. Ainsi, la pyramide pouvait renvoyer à l’architecture précolombienne ou égyptienne, autant qu’au mont Royal ou encore à certaines notions de géométrie pure. »

Les œuvres de l’artiste prennent en compte l’environnement dans lequel elles s’inscrivent. « L’idée que l’œuvre puisse passer inaperçue lui semblait intéressante, pense le professeur. Je ne doute pas que l’œuvre pose certaines questions à un public peu habitué à l’art contemporain. Ceci montre bien que la médiation est importante dans la vie d’une œuvre et qu’un projet tel que Art pour tous peut y contribuer de façon utile ». Pierre Granche a été le dirigeant du programme d’arts visuels de l’UdeM de 1975 à 1997.

Molécules

Pavillon Marie-Victorin

1967

Johannes Burla

Ce n’est pas sans dessein que cette sculpture se retrouve au pavillon du Département de psychologie et des sciences biologiques. Elle évoque la structure microscopique d’une molécule. « Je vois pourquoi ça s’appelle Molécules, on voit les carbonates », avance l’étudiante au baccalauréat en biochimie et médecine moléculaire Lucie Pifteau. Au-delà de la première lecture, l’œuvre reste abstraite et minimaliste. L’histoire de cette pièce remonte à l’Expo 67 de Montréal, lorsque des entreprises pharmaceutiques ont commandé une œuvre pour le pavillon de la Suisse. Après l’événement, la sculpture a été offerte à l’UdeM.

Des spores et des poussières d’étoiles

Pavillon Marcelle-Coutu

2005

Annie Thibault

Étoiles, atomes… C’est l’infiniment petit dont fait l’éloge l’artiste Annie Thibault. Les pastilles de verres forment des gouttelettes d’eau, comme dans la théorie antique de la panspermie, selon laquelle des poussières d’étoiles mélangées à la rosée du matin seraient à l’origine de la vie. Ainsi, de loin, une constellation apparaît dans la pièce. « J’aime bien cette œuvre, car elle est interdisciplinaire, explique Mme Barriault. Elle représente les recherches dans les domaines des sciences. C’est intéressant comme œuvre et elle est bien adaptée au lieu où elle se trouve. » Le pavillon Marcelle Coutu héberge la recherche sur l’immunovirologie et la cancérologie.

Composition géométrique

CEPSUM

1968

Jacques G. de Tonnancour

C’est une des nombreuses pièces de Jacques G. de Tonnancour que possède l’UdeM. Avec une composition à répétition et des formes qui se retrouvent, l’œuvre est rythmée et prévisible. « J’aime cette œuvre pour son histoire avec le campus. Avant, elle était chez Valère et elle a été composée pour le lieu. Elle allait avec l’architecture et le mobilier de l’époque, au point où l’artiste a pensé à faire un trou pour y laisser passer une prise électrique, raconte Mme Barriault. Maintenant, l’œuvre est exposée au CEPSUM, et il y a toujours le trou pour la prise électrique. » Suite à des rénovations, l’œuvre imposante a dû élire domicile au centre sportif.

http://www.artpourtous.umontreal.ca

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