À l’automne 2016, alors qu’elle était étudiante au baccalauréat en cinéma de l’UdeM, Sarah Godard a commencé à écrire ses premiers textes d’humour. Huit mois plus tard, soit en mai dernier, elle s’est finalement décidée à monter sur scène. Elle a ensuite profité de la période estivale pour se consacrer aux soirées d’humour et d’écriture.
La rentrée universitaire, cependant, l’a restreinte dans son emploi du temps. Maintenant étudiante en théâtre à l’UQAM, Sarah affirme qu’il est possible, quoique parfois difficilement, de concilier études et soirées d’humour. « Le problème, c’est qu’il faut penser au temps d’écriture, et ça, je ne l’avais sincèrement pas calculé », admet-elle. Sarah estime que l’idéal serait de consacrer dix heures par semaine à l’écriture, mais ses travaux universitaires ne lui permettent de s’en accorder qu’une ou deux.
De son côté, Samuel Bergeron a entamé des études universitaires en psychologie à l’UdeM. Quelques mois plus tard, en février 2015, il a commencé à suivre des cours du soir à l’École nationale de l’humour (ÉNH). Ces cours, ouverts à tous, sont selon lui une excellente porte d’entrée pour s’initier au métier d’humoriste. Lors de son premier spectacle, en avril de la même année, Samuel a eu la piqûre.
Tout en poursuivant ses cours à l’ÉNH, il a effectué un changement de programme pour s’inscrire au baccalauréat en histoire de l’UdeM comme voie de rechange à une carrière d’humoriste. Il a finalement abandonné cette voie pour se consacrer pleinement à l’humour lorsqu’il a pris conscience qu’il avait mis plus d’efforts dans un travail non noté de l’ÉNH que dans ses travaux universitaires. « Il a fallu qu’inconsciemment je priorise l’humour au lieu de l’histoire pour que je réalise que c’est ça que j’avais envie de faire, confie Samuel. Ça a été un parcours graduel pour que, peu à peu, je réalise à quel point je tenais à en faire. »
Pour le diplômé du baccalauréat en cinéma de l’UdeM et étudiant au programme de formation professionnelle de l’ÉNH Vincent Descôteaux, les études universitaires ont été une occasion d’acquérir des compétences qui lui sont aujourd’hui utiles dans sa carrière d’humoriste. « Je trouve que l’université est une belle plateforme d’expérimentation, d’échange et de réflexion », partage-t-il. En mars 2017, UdeM en spectacle lui a donné l’occasion de monter sur scène devant un autre type de public que celui des bars dont il a l’habitude.
Il affirme également que ses études en cinéma lui ont permis de développer un esprit critique et ont donné à son écriture humoristique un style scénaristique, segmenté, qui intègre des dialogues et des personnages.
Un levier pour la relève
D’après Vincent, le cabaret Bordel Comédie Club, qui a ouvert ses portes au printemps 2015, a contribuer à populariser les soirées d’humour de type micro ouvert dans le milieu francophone à Montréal.
Déjà présentes dans plusieurs établissements, ces soirées sont devenus de plus en plus nombreuses dans les bars de la métropole et des régions avoisinantes. « Soudainement, c’est devenu beaucoup plus facile de se pratiquer, se réjouit Vincent. Cette nouvelle forme de spectacle, qui n’était ni du rodage ni de la tête d’affiche, a permis à l’amateur de travailler ses gags et de les présenter devant un public capable de le remettre en question. » Il est d’avis que ce phénomène a permis à de nombreux humoristes de lancer leur carrière.
Sarah, Samuel et Vincent ont tous trois leurs propres soirées d’humour, respectivement à la Distillerie n° 3, au Zaz Bar et au Nacho Libre.