Eh bien, si on nous avait dit qu’on prendrait un coup de vieux si vite ! On aurait chanté des milliers de fois Bohemian Rhapsody de Queen par pure joie de vivre. On aurait réécouté Sultans of Swing des Dire Straits et Sympathy For The Devil des Rolling Stones jusqu’à s’en écorcher les oreilles. On aurait dansé comme des fous sur Rock Around The Clock de Bill Haley & his Comets et Jailhouse Rock d’Elvis Presley. Jusqu’à l’épuisement. Jusqu’à la réanimation.
Certes, me direz-vous, on peut toujours s’adonner aujourd’hui à ce genre de distractions. Ce à quoi je vous répondrai, un peu confuse, un spleenétique « Oui, mais ». Car aujourd’hui, ce n’est plus pareil.
Aujourd’hui, il y a cette arrière-pensée. Aujourd’hui, on a pris une sacrée ride dans le front. Aujourd’hui, Bamako, Maiduguri, Beyrouth, Paris, Ankara, Sousse, Garissa et j’en passe, nous font réaliser à quel point Queen, Elvis, les Stones, les Beatles, The Doors, Bob Dylan et tous les génies de la musique symbolisent… LA VIE. En fait, ils SONT la vie. Tout comme les après-midis en terrasse au soleil à siroter un Chardonnay, ou plus local, une Trou du diable, en refaisant le monde avec les amis sur un air d’In The Summertime de Mungo Jerry. In The Summertime, la jovialité, l’insouciance, et l’an « sinistrose ambiante » en trois minutes 34.
Aujourd’hui, on a le regard ailleurs (p. 2). Et les oreilles branchées sur Life On Mars? de Bowie. Un monde meilleur à quelques millions de kilomètres, rien à refaire mais tout à construire dans la paix et avec pour hymne mondial Imagine de John Lennon, cela a de quoi faire rêver.
Mais aujourd’hui, il faut regarder devant soi, car la vie continue. Ce n’est pas le moment de mettre La Traviata et d’allumer le gaz. Surtout qu’ici, à Montréal – et pour se plonger dans la chanson un peu plus récente –, on a Patrick Watson : ce chanteur (et groupe) québécois qui nous rappelle tendrement que la vie est appétissante (Luscious Life).
Alors oui, à Montréal, à l’UdeM et partout dans le monde, il faut plus que jamais continuer à vivre : au diable l’antirides, le coup de vieux a parfois du bon. Il nous fait prendre du recul, il nous fait apprécier davantage les petits bonheurs de la vie, il nous pousse à entreprendre, à tenter ce que l’on n’aurait jamais osé.
Aller parler à la voisine/au voisin si mignon (ne), bon, pourquoi pas. Mais aussi se lancer véritablement dans le monde de l’entreprise, et si possible, la sienne. La semaine mondiale de l’entrepreneuriat vient de se clore, ce qui a poussé Quartier Libre à s’intéresser au Centre d’entrepreneuriat Poly-UdeM (p. 10) : les étudiants entrepreneurs représentent une plus-value pour toute université, dès lors qu’ils se démarquent dans le monde professionnel.
Si un tel projet peut en effrayer plus d’un, nombre de ressources existent sur les différents campus québécois pour inciter les jeunes à entreprendre et les guider (p. 11). Pourquoi ne pas se lancer sur l’air de Ma petite entreprise de Bashung?
Monter sa boîte ne s’improvise pas, mais le jeu de l’impro peut nous donner le petit coup de pouce, l’assurance qu’il nous manque peut-être avant de se plonger dans l’aventure entrepreneuriale. Cela tombe bien, puisque qu’un tournoi d’improvisation vient de naître sur le campus : celui-ci voit s’affronter les ligues de Poly, d’HEC et de l’UdeM (p19). Un bel exercice pour lequel il faut, une fois de plus, montrer que l’on est « grands », que l’on n’a pas peur de s’exprimer sur scène ou que l’on est prêts à ne plus avoir peur.
« Pour réussir dans le monde, […] retenez bien ces trois maximes : voir, c’est savoir ; vouloir, c’est pouvoir ; oser, c’est avoir. » Et c’est surtout Alfred de Musset qui le dit. Si vous préférez, il y a aussi Gorillaz qui l’entonne avec sa pièce Dare.
En attendant de sauter le pas, dormez donc là-dessus, la nuit porte conseil. Même si finalement, cette activité peut-être aussi un dé dans la vie d’un étudiant. Le Réseau canadien sur le sommeil et les rythmes biologiques, dirigé par une professeure de l’UdeM, prévoit d’ailleurs créer le premier programme de formation ouvert aux étudiants sur le sommeil et ses troubles (p. 14). De quoi dormir sur ses deux oreilles et se réveiller avec des projets plein la tête. Un café, deux toasts, et Free, de Stevie Wonder. Ou Stayin’Alive, des Bee Gees.