« Une sexualité vivante et imparfaite, à l’image des désirs les plus intimes », peut-on lire dans la description du prochain numéro de Saturne, disponible à partir du 24 novembre. La revue regroupe des « textes de création » et des « essais qui réfléchissent à la société actuelle en des termes nouveaux et vivants ».
Saturne a récemment pris un angle féministe, selon la directrice artistique de la revue et titulaire d’un baccalauréat en littératures de langue française de l’UdeM, Élise Warren. « Le choix de nos textes met de l’avant des réalités qui vont toucher plus les femmes », déclare-t-elle. Elle explique néanmoins que Saturne ne publie pas nécessairement des manifestes féministes.
« Nous publions surtout des plumes dont la poétique s’inscrit dans des démarches féministes et politiques, souligne Mme Warren. Ces voix sont parfois encore marginalisées. »
Une plateforme accessible et décomplexée pour la relève
Saturne a été fondée en mars 2018 par Mme Warren et le diplômé en littératures de langue française et en philosophie à l’UdeM Cédric Trahan. « Nous voulions créer une plateforme accessible et décomplexée », explique la directrice artistique. Présentement étudiante au doctorat en études littéraires à l’UQAM, elle mentionne que la revue n’est pas affiliée à une université en particulier. « Nous voulions lui donner la couleur qu’on veut, précise-t-elle. Les revues universitaires font du très beau travail, mais elles restent affiliées à des institutions. Nous voulions être libres. »
La liberté a néanmoins un coût. Saturne ne bénéficie en effet d’aucune aide financière universitaire. La revue a obtenu un sociofinancement pour lancer son premier numéro.
« Depuis, nous déboursons de notre poche pour payer les frais d’impression, poursuit la directrice artistique. Mais nous réussissons en général à rembourser nos frais avec les ventes. »
Pour le moment, Saturne est disponible en ligne et en précommande pour sa version papier. Les bénévoles espèrent que la revue pourra bientôt être distribuée dans les librairies.
L’équipe lance des appels de textes publics sur le site Internet de Saturne à l’intention des personnes qui souhaitent y participer. Sur 70 textes reçus pour le dernier numéro, seuls 12 textes ont été retenus pour publication. « Une bonne portion des textes que nous recevons provient d’écrivains et écrivaines de la France, détaille Mme Warren. Ça nous surprend, parce que nous sommes quand même très impliqués dans le milieu québécois et actifs à Montréal. »