Volume 25

Selon l'étude, le Québec, qui comptait 23 % de toutes les entreprises privées au Canada en 2001, n'en avait plus qu'une proportion de 19 % en 2015. (Crédit photo : Taxiarchos228)

La reprise d’une entreprise

D’après les chiffres de la Fondation de l’entrepreneurship, le nombre de départs à la retraite chez les entrepreneurs d’ici 2020 au Québec est estimé à 98 000, alors qu’il n’y a que 60 000 repreneurs potentiels.

Diplômé de HEC et chef d’entreprise dans le milieu sportif, Ambroise Debret parle du repreneuriat, une activité consistant à reprendre ou à racheter une entreprise déjà en activité, comme d’une solution possible. « Au Québec, il y a beaucoup d’entreprises qui sont en recherche d’entrepreneurs pouvant les racheter », assure-t-il. Ambroise prend l’exemple d’Altitude Sports, un équipementier sportif repris par deux jeunes étudiants ayant effectué une transformation numérique pour moderniser l’entreprise qui est aujourd’hui viable.

Un contexte parfois complexe

« La difficulté actuelle avec le repreneuriat, c’est qu’il y a beaucoup plus de repreneurs que de personnes souhaitant céder leurs entreprises », indique le président-directeur général d’Entrepreneuriat Laval, Yves Plourde. Il explique cela par la compétition entre les entreprises. Si des entrepreneurs se déclarent en vente, cela pourrait les affaiblir sur leur marché.

Selon M. Plourde, le repreneuriat se fait donc principalement à l’interne actuellement, mais ce n’est pas l’unique raison qui freine ce phénomène. « On sait qu’avec la hausse de la moyenne d’âge, des entreprises seront amenées à disparaître, ajoute-t-il. Mais, pour un entrepreneur, le mot “retraite” n’existe pas. »

Certains domaines sont plus favorables à ce type de pratiques, selon le président d’Entrepreneuriat Laval. « Dans le domaine agricole, ça se fait bien, dévoile ce dernier. Quand le cédant veut avoir une continuité dans sa production et qu’il est capable d’appuyer le financement des repreneurs, il va les aider à reprendre son entreprise. » Pour lui, il faut que le vendeur sente que le repreneur partage sa vision pour l’avenir de l’entreprise.

Des étudiants motivés

« Étudier et monter sa boîte, c’est difficile en soi, car ça demande des heures supplémentaires, mais il existe de l’aide et des ressources », affirme l’étudiant au baccalauréat de kinésiologie à l’UdeM Nicolas Bergeron. Celui-ci est fondateur de Movinity, une entreprise axée sur le bien-être.

« Un entrepreneur, c’est quelqu’un qui veut être son propre patron et qui ne veut pas dépendre d’un employeur, précise Nicolas Bergeron. Ça doit être encouragé et valorisé. » Dans cette perspective, UdeM Entreprend, une association dans laquelle s’implique Nicolas, promeut l’entrepreneuriat auprès des étudiants. Elle fournit des informations et organise des évènements pour éveiller l’esprit d’initiative des étudiants et leur permettre de se créer un réseau.

D’après l’indice entrepreneurial québécois 2017, le taux d’intention est passé de 11,5 % en 2009 à 40,9 % en 2017 chez les jeunes de 18 à 34 ans. « Il y a une ouverture par rapport à la prise d’initiative au Québec, mais il y a aussi un besoin chez les jeunes pour un accompagnement adapté et personnalisé », mentionne Nicolas.

« N’importe qui peut créer une entreprise très rapidement », confie l’ancien professeur au Département d’entrepreneuriat et innovation et titulaire de la Chaire d’entrepreneuriat Rogers-J.-A.-Bombardier à HEC Montréal Louis-Jacques Filion. Les ressources à destination des étudiants à la fibre entrepreneuriale sont diverses à l’UdeM. Il existe le Département d’entrepreneuriat et innovation, le parcours entrepreneurial Rémi-Marcoux à HEC Montréal ou encore le Centre d’entrepreneuriat Poly-UdeM. Aussi, la simplification des démarches entrepreneuriales au Canada depuis 1970 fait du pays l’un des plus accessibles au monde.

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