« On revendique la rémunération des stages dans tous les domaines d’études, synthétise la membre active aux Comités unitaires sur le travail étudiant (CUTE) UQAM Jeanne Bilodeau. L’objectif est d’organiser une mobilisation intersectorielle et non corporatiste. » Elle espère ainsi que tous les domaines d’études se liguent pour manifester.
« Les stages non rémunérés ont cours dans des programmes composés majoritairement de femmes », assure Jeanne. Pour elle, cela signifie une moins grande reconnaissance du travail des femmes.
Pour la membre du CUTE UQAM, l’argent accordé aux stagiaires en enseignement dans le budget provincial est une manœuvre politique. « On pense que l’objectif du gouvernement est de casser la solidarité entre les différents programmes d’étude, en donnant des gains à seulement une partie des stagiaires », explique-t-elle. Jeanne poursuit en indiquant qu’il n’est pas anodin d’avoir choisi pour bénéficiaires les étudiants en enseignement, un domaine particulièrement mobilisé et qui porte ces revendications depuis longtemps.
Réception positive
L’ouverture d’une enveloppe budgétaire par le gouvernement provincial a reçu des appuis au sein d’autres regroupements étudiants. « L’UEQ [Union étudiant du Québec] est satisfaite que le gouvernement reconnaisse enfin la précarité des étudiantes et des étudiants en enseignement, a exprimé le président de l’Union, Simon Telles. Ceci dit, nous suivrons avec assiduité l’étude des crédits afin de s’assurer que les modalités de cette compensation répondent bien aux besoins étudiants. »
L’avenir de la cause
Concernant les suites à donner au mouvement étudiant, la membre de l’Association des étudiantes et étudiants de la Faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM (ADEESE) et ancienne responsable aux affaires uqamiennes Raphaëlle Vallières indique que des grèves sont à prévoir. « Certains penchent pour une grève générale illimitée, d’autres pour une grève reconductible de deux semaines, plusieurs options sont en discussion », précise-t-elle.
« Un pas a été fait, mais c’est un faux pas, car ils essaient juste d’acheter la paix », regrette Raphaëlle. Elle estime que de plus en plus de personnes sont sensibilisées à leurs causes et espère qu’un jour la parité ne sera plus une revendication, mais un état de fait au Québec.
*Mis à jour le 29 mars 2018 à 13h30