L’entraîneur de l’équipe de natation des Carabins, Pierre Lamy, est également doctorant en biomécanique du sport et de l’exercice à l’UdeM. Il entraîne depuis l’automne l’étudiant en kinésiologie Jean-Michel Lavallière, septuple médaillé d’or au Championnat Can-Am et premier nageur paralympique de l’histoire des Carabins.
«L’arrivée de Jean-Michel dans l’équipe apporte non seulement aux Carabins une plus grande motivation, mais aussi des objectifs plus élevés », déclare Pierre Lamy. À la différence des nageurs génériques, dont les habiletés sont naturellement acquises, les nageurs paralympiques doivent se réapproprier leur corps. «Ils doivent réapprendre à ressentir et à faire les bons mouvements», affirme l’entraîneur. Travailler avec ces nageurs nécessite une écoute et une concentration plus importantes. «On perd moins de temps à trouver des subterfuges tels qu’attacher Jean-Michel à un élastique », explique-t-il.
Qu’il soit question de nageurs génériques ou paralympiques, il est primordial pour l’entraîneur Pierre Lamy de revenir à la base en décortiquant le mouvement de l’athlète afin de cibler la technique qui mènera au bon geste.
Afin d’atteindre cet objectif, M. Lamy et Jean- Michel travaillent de concert dans l’analyse des vidéos. Cette approche leur permet de trouver une solution optimale susceptible d’améliorer les performances des athlètes.
Pierre Lamy souligne que l’écoute des athlètes est tout aussi importante que la préparation physique. « Les sensations de Jean-Michel sont importantes puisqu’il lui faut trouver un moyen de garder à la fois la même force et la même vélocité dans l’eau», explique-t-il.
De même, les études et les émotions sont elles aussi à prendre en compte. «Cela permet de ne pas atteindre la zone de surentraînement », affirme Jean-Michel.
Travailler à la source
M. Lamy entame son doctorat en biomécanique du sport et de l’exercice à l’UdeM dans l’espoir d’aider les entraîneurs à élaborer un plan d’entraînement qui permettra de fixer un certain standard quant aux techniques utilisées. Ce plan devrait s’échelonner sur une période de six à huit ans. «Cela dépend de la maturation biologique de chaque individu auquel se rattachent la croissance et l’énergie, précise-t-il.
Il est essentiel de redoubler d’ingéniosité pour trouver des façons de faciliter le plan d’entraînement, sans compromettre les habiletés déjà acquises.»
Intervenant aux niveaux II et III du programme national de certification des entraîneurs, Pierre Lamy donne trois ou quatre formations par année. Celles-ci lui permettent d’aider les athlètes en améliorant la performance des entraîneurs, qui sont les premiers intervenants après les parents.
Toutefois, faute d’un réseau universitaire consistant, il n’existe pas en tant que telle d’équipe de natation paralympique à l’UdeM. La directrice des programmes sportifs à l’UdeM, Manon Simard, rappelle que, même si la natation est une discipline plus accessible, les athlètes ayant un handicap et poursuivant à la fois des études et du sport de compétition sont assez rares.
LA BIOMÉCANIQUE EN BREF
La biomécanique du sport et de l’exercice a pour but principal d’étudier le mouvement du corps humain et son interaction dans le milieu dans lequel il évolue. Le corps humain est hiérarchiquement dirigé par le cerveau et le système nerveux. Ainsi, l’utilisation de connaissances et d’expériences empruntées à d’autres disciplines scientifiques est nécessaire à la pleine compréhension de la discipline par l’athlète.