La mélodie des protéines

icone Debats
Par Assya Trofimov
mardi 27 octobre 2015
La mélodie des protéines
Des chercheurs ont conclu qu'une supplémentation en musique correspondant à une protéine donnée pourrait rendre les tomates plus résistantes à la sécheresse. Crédit Photo : Google Images / Creative Commons
Des chercheurs ont conclu qu'une supplémentation en musique correspondant à une protéine donnée pourrait rendre les tomates plus résistantes à la sécheresse. Crédit Photo : Google Images / Creative Commons
La musique a toujours été un outil d’expression. Aujourd’hui, pourtant, elle peut être plus que cela : faire écouter du Bach à ses haricots pourrait les aider à pousser. Quartier Libre investigue le concept de « protéodie ».

Les protéines du corps peuvent être vues comme de longues chaînes d’acides aminés. L’acide désoxyribonucléique (ADN) d’une cellule constitue une sorte de grand livre de recettes, où chaque recette — chaque gène — donne la séquence d’acides aminés contenus dans une protéine.

Dans une tentative de vulgariser la méthode de synthèse de protéines pour la rendre plus accessible, la chercheuse Rie Takahashi et le professeur en microbiologie, immunologie et génétique moléculaire, Jeffrey H. Miller, tous deux issus de  l’Université de Californie ont transformé chaque acide aminé en note musicale. Cette idée a été poussée plus loin que la vulgarisation simple d’un concept important de sciences de la vie par un physicien français, Joël Sternheimer. Il a trouvé une correspondance entre plusieurs séquences de protéines et de morceaux de musique connus. De plus, selon lui, la configuration des atomes de chaque acide aminé leur confère des propriétés musicales.

Lors de la création des protéines, les molécules vibreraient à une longueur d’onde donnée. Selon le Dr Sternheimer, modifier la longueur d’onde des molécules pourrait stabiliser ou déstabiliser le lien entre elles, donc nuire ou aider à l’assemblage de la protéine. Cette technique, la protéodie — conjonction des mots protéine et mélodie —, se base sur le principe que chaque acide aminé répond à un son différent. Dr Sternheimer a d’ailleurs déposé un brevet sur la « Méthode de régulation de biosynthèse de protéines », qui reprend l’idée de l’effet de la musique sur l’ADN. Cette idée inhabituelle a été réutilisée par les chercheurs Mansour et Ousmane Gueye, qui, en collaboration avec le Dr Sternheimer, ont fait pousser des tomates résistantes à la sécheresse.

Il est à noter que selon eux, le seul facteur déterminant dans la pousse des plantes était la supplémentation en musique bénéfique, malgré d’autres facteurs possibles, tels la composition des sols ou le vent.

L’auteur, propriétaire du site Web Spirit-Science et docteur en sciences physiques, Alain Boudet, fait un parallèle entre la génodique — l’interaction entre l’ADN et la protéodie — et les tendances chez les humains. « [Le thème] de la chanson Aimer, extraite de la comédie musicale Roméo et Juliette […] correspond à une protéine qui favorise la fertilité », écrit-il sur son site. L’accroissement de natalité durant l’année de parution de la chanson est, selon lui, attribuable précisément à ce phénomène et cette chanson. Par ailleurs, M. Boudet propose d’appliquer cette technique révolutionnaire aux humains dans la lutte contre les infections et autres maladies, dont le virus de la grippe H1N1.