Mathieu Giroux est étudiant en pharmacie à l’UdeM et également membre de l’équipe nationale canadienne de patinage de vitesse. En décembre dernier, alors qu’il décide de continuer ses études, il est renvoyé de l’équipe. Finalement, une entente entre le sportif et Patinage de vitesse Canada (PVC) lui a permis de réintégrer l’équipe.
Fin 2012, Mathieu Giroux prend la décision de rester à Montréal pour poursuivre ses études au lieu d’aller à Calgary pour s’entraîner avec ses coéquipiers en vue des Jeux olympiques de Sotchi. PVC l’a alors exclu de l’équipe et lui a retiré sa subvention mensuelle de 1500 $. Une décision qui a soulevé un tollé dans le milieu sportif et universitaire québécois.
«Le dossier de Mathieu est particulier, on parle d’un olympien, explique la directrice des programmes sportifs de l’UdeM, Manon Simard. L’équipe de PVC a le mandat d’amener l’athlète au plus haut niveau, mais ne tient pas compte du côté scolaire.» Plusieurs acteurs du milieu voient en cette décision un mauvais message envoyé aux étudiants athlètes. Ils exigent alors que le ministre canadien des sports et le président du comité olympique canadien interviennent dans le dossier.
Après de multiples tractations, Mathieu Giroux est officiellement réintégré dans l’équipe de PVC le 28 décembre 2012. Les deux partis ont élaboré un emploi du temps spécial qui permet à l’athlète de s’entraîner convenablement tout en poursuivant ses études.
Dans un communiqué, le directeur des athlètes au conseil d’administration de PVC, Jean-François Monette, affirme que «grâce à l’ouverture démontrée par l’UdeM ces derniers jours, Mathieu est en mesure d’améliorer son entraînement, conduisant à une solution acceptable pour tous.»
Le porte-parole de l’UdeM, Mathieu Filion, rappelle que l’UdeM n’a pas exigé que Giroux poursuive ses études à temps plein. «C’était bien sa décision, affirme-t-il. Il voulait avancer plus rapidement dans son baccalauréat avant les Jeux olympiques.»
Mathieu Filion assure que l’UdeM s’adapte en fonction des horaires atypiques qu’ont les athlètes de haut niveau. «Mathieu Giroux n’est pas pénalisé, affirme-t-il. Par contre, il retarde de nouveau ses études.»
Quartier Libre n’a pas été en mesure de joindre l’étudiant athlète. Mathieu Giroux se préparait pour le championnat canadien de patinage de vitesse qui s’est déroulé du 3 au 6 janvier dernier. Il a terminé deuxième à l’épreuve du 1500 m et à celle du 5000 m. Ces résultats lui permettent de décrocher son billet pour la coupe du monde de patinage de vitesse qui aura lieu à Inzell, en Allemagne, les 9 et 10 février prochains.
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CHEZ LES CARABINS
L’organisation des Carabins dispose des moyens nécessaires pour permettre à ses athlètes de réussir leurs études. C’est ce qu’affirme la directrice des programmes sportifs de l’UdeM, Manon Simard. Concilier sport et études fait partie des objectifs des Carabins.
«Un Carabin, c’est un étudiant athlète, explique Manon Simard. Notre mandat chez les Carabins est un double cheminement, on lie le sportif et le scolaire.» Le Carabin a le devoir de réussir un minimum de 18 crédits universitaires par année. Manon Simard affirme qu’un suivi est fait auprès de l’athlète pour s’assurer que son cheminement s’effectue comme il le désire.
La grande majorité des infrastructures se trouve sur le campus de l’UdeM. Les étudiants sont accommodés par rapport aux heures d’entraînement. «Nous évaluons la situation de chaque athlète et nous endossons le fait d’être un programme de sport-étude», clame Manon Simard.
La nageuse des Carabins, Gabrielle Soucisse, a confié à Quartier Libre que malgré ses entraînements intenses, elle arrivait à obtenir de bonnes notes à l’Université. « C’est peut-être personnel, mais la discipline que j’acquiers dans mon sport, je l’utilise pour bien performer dans mes études », affirme-t-elle. Elle a gagné quatre médailles d’or à la dernière coupe universitaire du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ).
Si le mandat d’une organisation sportive universitaire est d’accompagner l’étudiant athlète à performer dans son sport et dans ses études, une organisation professionnelle s’intéresse uniquement à la performance sportive. La directrice des programmes sportifs de l’UdeM est du même avis. «Il y a une différence entre le mandat des Carabins et celui d’une organisation professionnelle», reconnaît-t-elle.
Toutefois, elle estime qu’un athlète professionnel peut combiner les études et le sport. Elle cite en exemple Nathalie Lambert et Sylvie Fréchette, qui ont connu une brillante carrière tout en poursuivant leurs études.
Christina Dabel en collaboration avec Elom Defly