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Les étudiants universitaires et cégépiens ont crié leur mécontentement durant plus de trois heures. (Crédit : Pascal Dumont)

La grogne étudiante prend les rues

 


Près de 15 000 étudiants ont manifesté à Montréal le 23 février dernier pour clamer leur opposition à la hausse des frais de scolarité. Après avoir marché dans les rues du centre-ville, environ 200 manifestants ont bloqué l’accès au pont Jacques-Cartier pendant plus d’une heure.

C’est la Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) qui parrainait cette manifestation nationale marquant le déclenchement de la grève. « Pensez-vous que le gouvernement nous entend? », a tonné Jeanne Reynolds, co-porte-parole de la CLASSE, avant d’ouvrir le bal près du square Philips. La Coalition comptait mobiliser ses 40 associations membres afin de propager son message dans les rues et d’amplifier le mouvement de grève générale étudiante.

« Plein de différents groupes présents militent aussi pour un changement social et pour que la ministre recule sur cette hausse des frais, a ajouté Mme Reynolds. C’était ouvert à tout le monde. » Étaient présents notamment des représentants du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEQ-CSN) et de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE). Les affiches et les banderoles abondaient : « Argh la hausse! », pouvait-on lire.


L'intervention policière est venue à bout des 200 personnes qui bloquaient le pont Jacques-Cartier. (Crédit : Olivier Simard-Hanley)

Débordements

La manifestation s’est déroulée sans heurts et s’est conclue à la place Émilie-Gamelin sous les exhortations des organisateurs. Une partie de la foule, soit environ 1 000 manifestants, a cependant décidé de poursuivre la marche en obliquant vers l’est dans la rue Sainte-Catherine. De ce nombre, environ deux cents ont réussi à déjouer les forces de police et à se rendre jusqu’au pont Jacques-Cartier dans le but d’y bloquer la circulation. Ceci a forcé une intervention policière qui réussit à les déloger en moins de une heure. « Ce ne sont jamais des gestes que nous encourageons », a déclaré Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de la CLASSE, lors de l’émission Tout le monde en parle le 26 février.


Environ 15 000 personnes ont manifesté dans la rue Sainte-Catherine dans la fébrilité et la bonne humeur. (Crédit : Olivier Simard-Hanley)

Rivalité entre fédérations ?

Les associations des étudiants de l’UdeM en philosophie (ADÉPUM), en sociologie (RÉÉSUM), en histoire (AÉHUM), toutes affiliées à l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), étaient présentes à la manifestation. Quelques autres associations étudiantes du campus dotées de mandats de grève étaient présentes de manière informelle, ne disposant pas d’une adhésion à la CLASSE. Malgré les tensions connues entre les diverses fédérations étudiantes, Martine Desjardins, présidente de la Fédération des étudiants universitaires du Québec, a tout de même participé à la manifestation organisée par l’ASSÉ.

C’est l’ASSÉ, forte de 19 associations membres, qui a lancé la CLASSE. Plus de 76 000 membres universitaires et collégiaux ont choisi de participer à cette coalition ad hoc. La CLASSE se veut une tribune collective formée pour rassembler les voix des étudiants en grève.


 

(Crédit : Pascal Dumont)
Les étudiants universitaires et cégépiens ont crié leur mécontentement durant plus de trois heures. (Crédit : Pascal Dumont)

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