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La gentrification par les étudiants

« Dans certains quartiers traditionnellement populaires, les gens qui y habitaient ne peuvent plus se le payer et doivent se déplacer vers des quartiers plus excentrés », synthétise Mme Laganière, dont le documentaire est sorti en août 2017. Elle estime qu’il ne faut pas pointer du doigt une catégorie sociale plus qu’une autre et que personne n’est vraiment responsable de cela. « Il n’y a pas les gentils et les méchants, explique-t-elle. Ce sont souvent des gens qui veulent vivre en centre-ville, souvent pour des raisons écologiques, mais ça fait des dommages collatéraux. »

Pour ce qui est des étudiants, les raisons sont d’ordre financier, indique la documentariste. « Les étudiants ont souvent moins de sous et choisissent des quartiers centraux où ils peuvent se loger à moindre coût, expose-t-elle. Ils contribuent par leur présence à ce qu’un quartier devienne à la mode. Ils aiment les cafés, les petits commerces qui vont se développer. »

Pour Mme Laganière, le premier quartier à se développer de la sorte a été le Plateau-Mont-Royal dans les années 1970. « Ça a commencé avec les étudiants et les artistes, qui cherchaient de grands logements, raconte-t-elle. À l’époque, on ne parlait pas encore de gentrification. Le terme est venu plus tard, mais c’était déjà ça. »

De nos jours, ce phénomène se retrouve plutôt dans les quartiers de Petite-Patrie ou d’Hochelaga où les étudiants s’installent, selon la documentariste. « Ce qui s’en vient, c’est Parc-Extension, assure-t-elle. On sait que l’UdeM va ouvrir un nouveau complexe à proximité, ce qui pourrait accélérer les choses. » L’ouverture du Campus MIL à Outremont, dont elle parle, est prévue pour l’automne 2019.

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