La Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université soutient les professeur·e·s de la Nouvelle-Écosse et des États-Unis contre l’ingérence politique dans les universités

La Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU) dénonce l’ingérence politique qui fragilise l’autonomie et la liberté d’expression dans les universités nord-américaines.

« Au cours des derniers mois, la mission d’intérêt public des universités a subi des attaques sans précédent en Amérique du Nord », a alerté la FQPPU par voie de communiqué le mercredi 19 mars dernier.

Aux États-Unis, Donald Trump menace de couper les subventions d’une soixantaine d’établissements d’éducation supérieure s’ils ne protègent pas davantage les étudiant·e·s juifs·ves, a indiqué le Journal de Montréal le 18 mars. Le président aurait ainsi privé l’Université Columbia, dont la communauté étudiante manifeste depuis plus d’un an en réponse au conflit Israël-Hamas, de 400 millions de dollars.

Le Canada également menacé

« [Ces mesures répressives] visent également les chercheuses et chercheurs du Canada, qui doivent désormais déclarer de quelle façon leur travail s’aligne sur les visées politiques de l’administration Trump lorsqu’elles et ils travaillent sur des projets financés en tout ou en partie par des agences fédérales américaines », a également précisé la FQPPU.

Du côté de la Nouvelle-Écosse, l’adoption du projet de loi 12 « lierait les décisions de financement aux priorités sociales et économiques du gouvernement et lui permettrait de nommer jusqu’à la moitié des membres du conseil d’administration d’une université », a annoncé L’actualité le 18 mars. La professeure à l’Université Saint Mary’s Cathy Conrad a confié au journal que les universités de la province craignaient « que le financement soit dirigé vers des programmes de sciences et de technologie conformes aux priorités gouvernementales en matière de croissance économique, au détriment des programmes d’arts libéraux, qui pourraient être supprimés. »

Quelle est la situation au Québec ?

Au Québec, la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, fait l’objet de plaintes pour ingérence politique. En février dernier, elle a notamment avoué être intervenue directement dans le contenu d’un cours sur la Palestine au Collège Dawson, a révélé La Presse le 19 février dernier.

« Cette ingérence […] s’inscrit dans une suite d’actions arbitraires de la ministre, révélant un mépris récurrent pour la liberté académique et une confusion troublante entre ses fonctions ministérielles et ses intérêts au sein d’une organisation de lobbying », a déclaré la FQPPU sur son site Web. La Presse a également mentionné qu’« avant d’être nommée ministre, Pascale Déry a siégé au conseil d’administration de la branche québécoise du Centre consultatif des relations juives et israéliennes (CIJA) pendant six ans. »

Selon la Fédération, « ces pratiques inacceptables fragilisent la confiance du public et menacent l’intégrité du travail des enseignant·e·s de cégep. »

Réaction de la FQPPU

« Cette vague sans précédent d’ingérences politiques dans les universités nord-américaines nous force à réaffirmer notre engagement indéfectible envers la mission d’intérêt public des universités, la liberté académique et l’autonomie universitaire, a affirmé la présidente de la FQPPU, Madeleine Pastinelli, par voie de communiqué. L’université doit demeurer un espace autonome et libre de toute censure et de toute pression politique, idéologique et économique [afin de] préserver le cœur même de nos démocraties. »

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