La Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAÉCUM) s’associe à l’Unité de travail pour l’implantation de logement étudiant (UTILE) pour financer la construction de logements étudiants à but non lucratif.
Ce projet résidentiel, indépendant de celui des Résidences ZUM de l’UdeM, logera à terme au moins 150 étudiant·e·s membres de la FAÉCUM chaque année.
L’UTILE, qui développe depuis 2016 des projets de logements étudiants avec une demi-douzaine d’associations étudiantes dans toute la province, collabore avec la Fédération depuis une dizaine d’années.
« Cette collaboration a permis, notamment, aux membres de la Fédération de participer aux enquêtes menées par l’UTILE, qui ont permis de mieux documenter les problèmes de logement vécus par la communauté étudiante québécoise », explique à Quartier Libre la secrétaire générale de la FAÉCUM, Méganne Joyal.
Si la Fédération mène des pourparlers avec l’UTILE depuis un certain temps, ces discussions ont pris une tournure plus formelle depuis l’adoption du dernier plan de développement de cette dernière, dont un des buts est d’offrir des logements étudiants à ses membres. « C’est ce développement qui a permis à la FAÉCUM d’entamer des négociations plus sérieuses pendant l’été pour élaborer ce projet », précise Méganne.
Deux millions de dollars d’investissement
La Fédération investira donc jusqu’à deux millions de dollars dans le Fonds Communautaire de logement étudiant (Fonds CLÉ) pour concrétiser ce projet.
Le Fonds CLÉ constitue le tout premier fonds d’investissement consacré au logement étudiant au Québec. « Grâce à la FAÉCUM, la capitalisation du Fonds CLÉ se portera à plus de 8 M$ », indique l’UTILE par voie de communiqué.
Les sommes annoncées proviennent à la fois des cotisations étudiantes et de différents fonds de la Fédération. « Bien que la FAÉCUM dispose dès aujourd’hui des moyens financiers nécessaires, l’utilisation des cotisations, à terme, pourrait être diminuée à l’aide de subventions auxquelles la Fédération pourrait avoir accès », estime Méganne.
Un fonds rotatif
« Le Fonds CLÉ est un fonds rotatif, c’est-à-dire que les fonds investis par une association étudiante dans un projet pourront ensuite être réinvestis dans le démarrage d’autres initiatives de logement étudiant à but non lucratif. Ce don de la FAÉCUM au Fonds CLÉ aura donc un effet boule de neige en faveur de l’accessibilité aux études au Québec. »
Source : communiqué de presse de l’UTILE
Des appartements en autonomie
Les futurs logements prendront la forme d’appartements complets avec salon, cuisine et salle de bain, contrairement aux Résidences ZUM de l’UdeM, qui proposent des chambres avec cuisine et salle de bain partagées (sauf pour certains studios, qui disposent d’une salle de bain).
Les appartements seront non meublés, mais comprendront les électroménagers, et leur bail sera de 12 mois, comme sur le marché résidentiel traditionnel. Ils offriront une bonne performance énergétique, puisqu’ils seront de construction récente.
En outre, l’UTILE proposera des logements de différentes superficies, afin de permettre aux étudiant·e·s de choisir de vivre seul·e, avec des colocataires, ou encore en famille avec un·e conjoint·e ou des enfants.
« C’est une nouvelle catégorie de logement, souligne le cofondateur et président-directeur général de l’UTILE, Laurent Levesque, dans le cadre d’une entrevue avec Quartier Libre. Les appartements que l’UTILE construit donnent les avantages de vivre en communauté avec d’autres étudiants, tout en offrant une autonomie. Les étudiants sont intégrés à la ville et peuvent donc vivre une expérience urbaine tout en étudiant. »
Les Résidences ZUM en bref
Période de construction : de 1950 à 1970
Personnes admissibles : étudiant·e·s de l’UdeM, de Polytechnique Montréal et de HEC Montréal
Nombre de chambres : 1 123
Nombre de candidat·e·s potentiel·le·s encore sur liste d’attente pour le trimestre d’automne 2024 : 1 722
Source : Geneviève O’Meara, porte-parole de l’UdeM
Des retombées non négligeables
Créer des logements étudiants à but non lucratif donne la possibilité aux étudiant·e·s de se loger à un prix abordable, les soulageant d’un stress financier et favorisant la réussite de leurs études. M. Levesque estime ainsi que les logements que propose l’UTILE sont de 20 % à 30 % moins chers que ceux sur le marché privé.
De plus, de nombreux·ses étudiant·e·s vivent dans des appartements insalubres ou dans des quartiers où ils ou elles ne sentent pas en sécurité, révèle une étude de l’UTILE, qui dévoile également que « 41 % des étudiant·e·s vivent dans un appartement nécessitant des réparations mineures ou majeures ». Ce projet immobilier offrira donc des logements en bon état aux membres de la FAÉCUM.
Enfin, comme pour le moment, très peu de logements réservés aux étudiant·e·s existent au Québec, créer une offre résidentielle attitrée uniquement à la communauté étudiante peut libérer le marché locatif traditionnel. « En ce moment, on met la pression sur le marché traditionnel pour loger les étudiants, mais s’il y a des logements qui leur sont dédiés, on aura un marché immobilier en équilibre », affirme M. Levesque.