Campus

La comptabilité fait exploser le déficit

Dur réveil à Québec : le déficit accumulé de
l’Université Laval (UL) a plus que triplé du jour
au lendemain. Pourtant, les étudiants de l’UL
n’ont pas de nouveau mégapavillon. Il n’y a pas
eu d’embauche massive de professeurs et
aucune amélioration notable quant au matériel
informatique mis à leur disposition.
Si la dette de l’UL est passée de 90 à plus de
306 M$ de façon si soudaine, c’est simplement
parce que les normes utilisées par ses
comptables ont changé.
En passant de ses propres méthodes à
celles des « principes comptables généralement
reconnus » du ministère de l’Éducation
du Québec, sous la pression du
Bureau du vérificateur général, l’Université
Laval a vu son défit accumulé gagner
240 %.
«Cette nouvelle façon de faire demande
d’inscrire aux états financiers divers
engagements futurs dont ceux découlant
de la retraite, et cela, sans tenir compte des
revenus futurs de l’institution», critique
Éric Bauce, vice-recteur exécutif et au
développement de l’UL.
L’administration universitaire se fait pourtant
rassurante et jure que ce changement n’aura
aucun impact sur le budget universitaire, qui
s’écrit chaque année à l’encre noire depuis
2003. Pour M. Bauce, ce changement est
même qualifié d’«artificiel».

L’UdeM dans l’eau chaude

À titre de comparaison, la dette de l’UdeM,
calculée avec la méthode révolue, s’élève à
139 M$. C’était la plus élevée de la province
avant les changements comptables à l’UL.
L’Université Laval a tiré la paille la plus courte:
c’est la première université québécoise à faire
les changements comptables. Les autres institutions
d’éducation postsecondaires devront
elles aussi passer aux nouvelles normes du
ministère. L’UL pourrait ne pas être la seule
université en détresse.

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