Culture

La compétition de la Faculté de droit racontée sur les planches

Fidèle au roman de l’auteur, la pièce raconte l’histoire d’étudiant·e·s de la section A de la Faculté de droit, qui représentent « l’élite de la société », comme leur rappelle une recruteuse du plus prestigieux cabinet d’avocats dans lequel les futur·e·s juristes rêvent de faire leur stage.

Dès la première session, les étudiant·e·s n’ont qu’une seule idée en tête : avoir le meilleur GPA (meilleure moyenne pondérée cumulative). Pour y parvenir, tous les coups bas sont permis et la pression est énorme, au point de devenir parfois insupportable. Les étudiant·e·s ne peuvent pas envisager l’échec, encore moins quand ils viennent d’une famille privilégiée comme celle d’Arnaud, le personnage principal, qui a grandi dans une maison sur les pentes du Mont-Royal. Pourtant, rien ne se passe comme prévu. La moyenne qu’il obtient à l’issue de sa première session est trop basse pour prétendre à un stage dans le prestigieux cabinet envisagé. L’étudiant tombe alors dans une spirale d’anxiété qui lui donne des idées suicidaires et le pousse à prendre des médicaments afin d’améliorer sa performance.

La pression mise en scène

La pression, qui plane constamment au-dessus des personnages, est palpable tout au long de la pièce, accentuée par la mise en scène de la chorégraphe et danseuse Virginie Brunelle, dans laquelle le jeu des acteur·rice·s est très physique. La musique fait également monter la tension au moment opportun.

Jean-Philippe Baril Guérard a confié à Radio-Canada avoir voulu rendre l’histoire plus cynique sur scène que dans son roman. « Je me suis amusé, a-t-il précisé. Dans le livre, beaucoup de choses étaient résumées, et là, on a besoin de les voir; et ça, c’est vraiment excitant pour moi. »

La scénographie, principalement composée d’un rideau de franges de métal sur rails qui avance et recule au gré de la pièce, permet de créer des scènes prenant la forme de tableaux vivants teintés de noir, de gris et de doré. La caméra qui filme le visage de certains personnages et le projette en gros plan sur le rideau de métal rapproche encore plus le public de ce que ressentent ces derniers, notamment à travers leurs expressions faciales.

Pour adapter son roman sur les planches, l’auteur a également été accompagné du metteur en scène Jean-Simon Traversy, qui a eu l’idée de faire monter sur scène les finissant·e·s du Conservatoire de théâtre en 2022. « On a pu faire énormément d’essais et aller au bout de plusieurs idées qu’on n’a pas faites, finalement », confie Jean-Philippe Baril Guérard.

 

Les jeunes comédien·ne·s, fraîchement diplômé·e·s du Conservatoire, incarnent judicieusement les personnages de l’histoire, tels qu’ils sont représentés dans le roman. La provinciale sportive, le « fif » péquiste, l’Italien du West Island, la fille de syndicaliste et le Carabin emmènent l’auditoire dans leur univers de jeunes privilégiés, nourris à la compétition et à la soif de réussite, au point parfois d’en devenir malades. 

Pour voir la pièce :

Production présentée au théâtre Duceppe jusqu’au 11 mai 2024.

Tarif réduit pour les personnes âgées de 18 à 35 ans grâce à la formule « Ton âge = ton prix ».

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