C’est la deuxième fois en cinq ans qu’un film primé à Cannes est présenté en avant-première au Ciné-Campus. La première fois, c’était en 2013 avec la palme d’or de Cannes La Vie d’Adèle du réalisateur Abdellatif Kechiche. « Je suis toujours extrêmement heureuse quand on réussit à faire ce type de coup-là. C’est un très bon coup pour nous », s’enthousiasme la coordinatrice du Ciné-Campus, Amélie Michaud. C’est entre autres la clientèle étudiante des 18-34 ans qui a plu au distributeur MK2 | MILE END, explique-t-elle.
Au milieu d’une foule d’étudiants faisant la file pour obtenir un billet, le doctorant en études cinématographiques Simon Laperrière semble émerveillé. « C’est vraiment très prestigieux pour le Ciné-Campus d’avoir ce film-là, s’exclame-t-il. Et que notre campus soit la première salle à Montréal, c’est un événement! »
Cette exaltation est partagée par l’étudiante des HEC Kimanh Le, qui attend devant la salle depuis 17 h 30. « Je trouve ça fou qu’ils arrivent à le projeter aussi tôt », lance-t-elle.
Pour Simon, la différence entre le Ciné-Campus et les autres cinémas est son public. « Ce que j’aime du public est qu’il est réactif et qu’il est jeune! », dit-il.
Rejoindre la clientèle étudiante
En collaboration avec les distributeurs, l’un des buts du Ciné-Campus est de former la relève de cinéphiles. « C’est vraiment une belle collaboration, raconte Mme Michaud. Eux, en nous offrant une avant-première très prestigieuse, nous, en en faisant la promotion et en essayant de garder le cinéma dans les habitudes des jeunes. »
Bien que les 18-34 ans soient culturellement actifs de nos jours, si on compare à d’autres époques, ils fréquentent cependant moins les salles de cinéma. Avec l’arrivée des téléphones cellulaires, la démocratisation de l’accès à internet et la disponibilité de tous les contenus en ligne, leurs habitudes de consommation ont changé, d’après la directrice de distribution de la compagnie MK2 | MILE END, Ariane Giroux-Dallaire. Selon elle, il était important que le film 120 battements par minute soit projeté au Ciné-Campus avant sa sortie commerciale en salle. « On y voyait un lien avec certaines luttes étudiantes dans la façon de fonctionner, dans la préparation des assemblées », explique-t-elle.
Par ailleurs, c’est la collaboration avec Ciné-Campus, qu’elle juge excellente, ainsi que la qualité de sa salle de projection, qui ont amené Mme Giroux-Dallaire à choisir l’UdeM et non une autre université. Plusieurs autres projections sont prévues avant la sortie en salle du film, mais c’est le Ciné-Campus qui a eu l’avant-première montréalaise, un heureux hasard selon la directrice de distribution de MK2 | MILE END.