La classe politique commémore le féminicide de Polytechnique et renouvelle ses engagements

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Par Romeo Mocafico
lundi 7 décembre 2020
La classe politique commémore le féminicide de Polytechnique et renouvelle ses engagements
Une cérémonie virtuelle s’est tenue dimanche sur la place du 6-décembre-1989, commémorant l'attentat. Crédit : Wikimedia Commons.
Une cérémonie virtuelle s’est tenue dimanche sur la place du 6-décembre-1989, commémorant l'attentat. Crédit : Wikimedia Commons.

Ce dimanche 6 décembre a marqué le triste anniversaire de la tuerie de Polytechnique, au cours de laquelle 14 femmes de la communauté de l’École ont perdu la vie. Plusieurs acteurs politiques ont profité de cette journée pour souligner l’importance des engagements pour lutter contre les violences commises envers les femmes.

Le 6 décembre 1989, Mmes Geneviève Bergeron, Hélène Colgan, Nathalie Croteau, Barbara Daigneault, Anne-Marie Edward, Maud Haviernick, Barbara Klucznik-Widajewicz, Maryse Laganière, Maryse Leclair, Anne-Marie Lemay, Sonia Pelletier, Michèle Richard, Annie St-Arneault et Annie Turcotte ont été assassinées pour l’unique motif qu’elles étaient des femmes. Depuis ce jour, le 6 décembre est devenu la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes.

Devoir de mémoire et devoir d’action

La classe politique du Québec et du Canada a profité de cette date pour souligner l’importance du devoir de mémoire.

« Profitons de cette occasion pour nous engager à dénoncer la violence et à lutter contre celle-ci, a déclaré la ministre déléguée à l’Éducation et ministre responsable de la Condition féminine, Isabelle Charest, dans un communiqué. Encore en 2020, les femmes demeurent les principales victimes de toutes les formes de violence. »

Le premier ministre du Québec, François Legault, a également tenu à rappeler que le devoir de mémoire s’accompagne d’un devoir d’action. « Nous avons beaucoup avancé en trois décennies, mais nous avons encore du chemin à faire,a-t-il affirmé. Nous devons continuer le travail pour prévenir et combattre toutes les formes de violence contre les femmes, pour qu’une tragédie comme celle-là ne se reproduise pas. Aujourd’hui, tout le Québec se souvient. »

Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, parle lui « d’un acte de violence tragique et insensé ». « La sécurité des femmes doit être le fondement de toute société, a-t-il souligné. (…) Le gouvernement du Canada poursuit donc la mise en place d’un plan d’action national pour lutter contre la violence fondée sur le sexe. Ce plan doit s’assurer que les personnes survivantes, celles confrontées à la violence fondée sur le sexe et leurs familles aient accès de manière fiable et rapide à la protection, aux services de soutien et à la justice. De plus, le gouvernement continue son étroite collaboration avec ses partenaires pour élaborer un plan d’action national afin de répondre à la tragédie nationale des femmes, des filles et des personnes bispirituelles et LGBTQ autochtones disparues et assassinées. »

M. Trudeau en a également profité pour dénoncer les tragédies causées par les armes à feu. « Cette année, nous avons interdit plus de 1 500 modèles et variantes d’armes à feu de style arme d’assaut, dont l’arme utilisée à l’École Polytechnique, ainsi que certaines composantes de ces armes à feu nouvellement prohibées », a-t-il précisé. Le gouvernement prévoit de présenter prochainement un projet de loi afin de mettre en œuvre le reste de ses engagements vis-à-vis de la violence armée.

Commémoration virtuelle

Si cette année, aucun rassemblement en personne n’a été organisé pour souligner l’événement, une cérémonie virtuelle s’est tenue dimanche à midi sur la place du 6-décembre-1989,en présence de l’une des survivantes de l’attentat, Nathalie Prévost.

Pour évoquer la mémoire des 13 étudiantes et de la membre du personnel de l’École polytechnique, Montréal a déployé 14 faisceaux lumineux dans le ciel à la nuit tombée. La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a également encouragé les Montréalais à commémorer cet événement. « À 17 h 10, je nous invite à allumer une chandelle pour leur offrir une constellation en leur mémoire », a-t-elle proposé sur Twitter.

L’UdeM a également illuminé la tour du pavillon Roger-Gaudry en hommage aux victimes.