Culture

Crédit photo : Courtoisie La Biosphère, Musée de l’environnement

La cause environnementale, un enjeu muséal

Construite à l’origine pour accueillir le pavillon des États-Unis lors de l’exposition universelle de 1967, la Biosphère, énorme structure sphérique de 600 tonnes, a un but précis depuis sa restauration en 1995. « La Biosphère traite des changements climatiques directement ou indirectement dans chacune de ses expositions », explique, dans un communiqué, la porte-parole d’Environnement et Changement climatique Canada, Veronica Petrò.

Le musée a toujours eu pour objectif de présenter les expositions dans une visée éducative. « La Biosphère a toujours misé sur la pédagogie de l’espoir, qui vise à faire réfléchir, à inspirer et à sensibiliser, développe Mme Petrò. Ultimement, elle souhaite outiller les visiteurs pour qu’ils puissent se connecter à la nature, s’engager, prendre des décisions éclairées et passer à l’action. »

Un virage vert au musée

Selon la chargée de projets au Musée des beaux-arts de Montréal, Caroline Pou, plusieurs efforts sont faits dans les musées pour présenter des œuvres environnementales, mais cette initiative n’est pas mise en place dans n’importe quel type de musée. « Ça va être beaucoup plus naturel pour un musée de sciences, qui a pour vocation de parler de l’homme, d’écosystème et de son environnement, précise Mme Pou, qui est titulaire d’une maîtrise en muséologie. C’est d’ailleurs dans ces musées-là que la préoccupation environnementale a été précurseur. »

Selon la chargée de projets, malgré les efforts déployés par ces institutions d’art et de connaissances pour penser davantage à l’environnement, les musées ont d’autres préoccupations. « Malheureusement, les musées sont comme toute entreprise et ont une réalité financière et humaine qui fait que l’environnement ne prend pas 100 % des priorités », déplore-t-elle.

Un objectif de conscientisation

En plus d’être un musée à vocation scientifique, la Biosphère a un objectif de conscientisation. « Elle invite au dialogue et souhaite encourager les discussions sur les enjeux environnementaux, souligne la porte-parole. Elle fait notamment intervenir l’art comme outil de communication et elle présente des spectacles immersifs, des expositions interactives et ludiques. » On y retrouve d’ailleurs des expositions comme +1°C qu’est-ce que ça change ? et Ceci n’est pas un parapluie. « Ces expositions et animations permettent aussi aux visiteurs de découvrir les solutions pour vivre en écocitoyenneté au quotidien », ajoute Mme Petrò.

Le Musée des beaux-arts de Montréal traite cet enjeu avec une approche très différente de celle de la Biosphère. « Au musée, on a un comité vert, on fait du recyclage de matériaux aussi, détaille Mme Pou. À travers mes recherches, j’ai pu constater que certains musées ouvrent carrément des postes pour des gens qui se spécialisent en environnement. Le Louvre en a un depuis 2010, et au Musée de la civilisation de Québec, une chargée de projet est responsable du développement durable. »

Pour attirer davantage la population, les musées prennent toutes les précautions possibles. « La communication environnementale est en constante évolution et la Biosphère adapte ses activités et expositions en lien avec les tendances les plus avant-gardistes en la matière », assure Mme Petrò.

Pour Mme Pou, les musées ont une responsabilité sociale bien claire et doivent prendre un virage vert.

L'exposition «Ceci n'est pas pas un parapluie», présentée à la Biosphère, aborde le rôle de la météorologie de nos jours. Crédit photo: Courtoisie La Biosphère, Musée de l’environnement
L’exposition «Ceci n’est pas pas un parapluie», présentée à la Biosphère, aborde le rôle de la météorologie de nos jours. Crédit photo: Courtoisie La Biosphère, Musée de l’environnement

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