La campagne présidentielle française s’invite à l’UdeM

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Par Matéo Gaurrand-Paradot
mardi 22 mars 2022
La campagne présidentielle française s’invite à l’UdeM
Louise Pena (à gauche) a assuré la modération des débats, alors qu'Anthony Lebert et Sara Gazmir (à droite) ont pris part aux joutes oratoires. Photo : Matéo Gaurrand-Paradot.
Louise Pena (à gauche) a assuré la modération des débats, alors qu'Anthony Lebert et Sara Gazmir (à droite) ont pris part aux joutes oratoires. Photo : Matéo Gaurrand-Paradot.

Une simulation de la campagne présidentielle française, organisée par l’association étudiante Pensées, a eu lieu le mercredi 16 mars dernier à l’UdeM. Huit étudiant·e·s réuni·e·s en équipes ont ainsi pu simuler des débats. Entre parodie et débat sérieux, ils et elles ont représenté de véritables candidat·e·s, sans forcément partager leurs idées.

Cinq candidat·e·s représenté·e·s, cinq thèmes abordés. La simulation a mis en scène les candidatures de Phillipe Poutou (anticapitalisme), Yannick Jadot (écologisme), Emmanuel Macron (président sortant, centre droit), Valérie Pécresse (droite) et Éric Zemmour (ultranationalisme). Les étudiant·e·s, après avoir présenté leurs stratégies de campagne, ont débattu de la guerre en Ukraine, de l’énergie nucléaire, de l’immigration, du pouvoir d’achat et de la sécurité. À la fin de l’exercice, un vote s’est tenu pour élire la meilleure campagne, sans prendre en compte les idées défendues.

Du sérieux, des idées…

Comme dans l’arène politique, de vifs échanges ont eu lieu. L’équipe Poutou s’est farouchement montrée contre le patronat, un patronat représenté par l’équipe Macron, qui a défendu, pour sa part, le bilan de son quinquennat. L’équipe Jadot a quant à elle placé l’écologie au centre de ses priorités, tandis que l’équipe Pécresse a défendu de nucléaire. Enfin, l’équipe Zemmour, critiquée de toutes parts, n’a pas hésité à ramener les sujets d’identité et d’immigration à chacune de ses interventions.

Cette équipe du candidat polémique était représentée par le Suisse Abdel Nasser Issaka Issoufou, et la Franco-Tunisienne Sara Gazmir, étudiants au baccalauréat en science politique, lui en troisième année et elle en deuxième.

Tous deux, en pleine préparation d’une affiche de campagne, expliquent vouloir se mettre dans la peau des jeunes militants pro-Zemmour. « C’est un défi de représenter Zemmour, estime Sara Gazmir. Il est polémique et très bon dans les débats. »

… et de la parodie

« Le but de la simulation, c’est de faire connaître l’association », souligne le président et fondateur de Pensées, Anthony Lebert, étudiant en troisième année au baccalauréat en science politique et seul représentant de l’équipe Jadot. « Il y a aussi la possibilité de faire de l’humour », ajoute-t-il. Un objectif que partage la directrice média de Pensées et modératrice du débat, Louise Pena, étudiante en troisième année au baccalauréat en études internationales. « On veut faire connaître l’association, mais on peut aussi jouer, précise-t-elle. On veut s’amuser. »

C’est d’ailleurs dans un but polémique, mais aussi humoristique, qu’Abdel Nasser Issaka Issoufou et Sara Gazmir ont présenté deux affiches parodiques et provocatrices, à l’image de leur slogan « La France aux Français ». L’humour était aussi présent dans les échanges entre les équipes. Les blagues ont fusé de toutes parts, tant pour remettre en question la déclaration de patrimoine de M. Macron, qui soulève de nombreuses suspicions, que pour rappeler le statut de chômeur de M. Poutou.

Au terme de ces joutes oratoires à la fois désopilantes et réfléchies, le public, composé des rhéteur·rice·s et de quelques curieux·euse·s venu·e·s assister au spectacle, a élu son vainqueur : l’équipe Poutou.

Une association pour s’exprimer

Cet évènement est le premier de l’association Pensées en présentiel. « Le but de l’association, c’est de faire entendre l’opinion des étudiants sur plein de sujets, explique Anthony Lebert. Cela passe notamment par un site Internet sur lequel plusieurs articles d’opinions sont publiés. » Louise Pena en profite également pour annoncer que le regroupement étudiant va bientôt publier sa propre revue.