J’ai testé pour vous : être écolo à l’UdeM

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Par David Fillion
lundi 8 novembre 2021
J'ai testé pour vous : être écolo à l'UdeM
Tablette empruntée à la Bibliothèque des lettres et sciences humaines. Crédit photo : David Fillion
Tablette empruntée à la Bibliothèque des lettres et sciences humaines. Crédit photo : David Fillion
À quel point la communauté étudiante peut-elle poser des gestes concrets pour accélérer sa transition écologique au quotidien sur le campus ? Quartier Libre a souhaité l’évaluer lors d’une journée « test ».
Cependant, l’existence de certains services demeure discrète, tandis que d’autres n’ont repris leurs activités qu’après la semaine de relâche

À l’occasion d’une entrevue avec la directrice marketing de la compagnie CANO, Fanny Brosseau, au sujet des tasses réutilisables mises à la disposition des étudiants et étudiantes à la cafétéria Local Local du pavillon Jean-Brillant, je me suis demandé si la communauté universitaire avait les moyens d’être écologiquement responsable dans ses actions sur le campus. J’ai également profité d’une journée libre pour mettre à l’épreuve certaines options qui lui sont offertes.

Tasse Cano. Crédit photo : David Fillion

9 h 00 : À mon arrivée, je vais me chercher un café chez Local Local. Je sais que cette cafétéria est le seul endroit du campus où je peux prendre mon breuvage dans une tasse réutilisable CANO, et ce, depuis le 4 octobre 2021. Ce service s’apparente à celui d’une offre de location de vaisselle et a pour but de minimiser l’utilisation des gobelets à usage unique. Une chance : je sais où les trouver et comment le système d’emprunt fonctionne. Les tasses noires réutilisables sont disposées juste à côté des gobelets en carton de Local Local et d’une machine à café, à proximité d’une petite affiche explicative, mais discrète. En revanche, quand j’utilise l’application CANO, je constate que la marche à suivre est détaillée.

9 h 30 : J’ai besoin de nouveau linge, et tant qu’à faire, autant privilégier la seconde main, économique et écologique. Direction la friperie Beati : un service dont j’ai entendu parler sur les réseaux sociaux et dont le local se situe au pavillon Marguerite-d’Youville. Une fois sur place, j’ai de la difficulté à trouver le local. Je finis par le voir, mais sans nomenclature, sans affiche ni logo, la porte de la salle 1103 apparaissant comme toutes les autres. Sa particularité ? Elle est fermée, tout comme le service que je voulais essayer.

Je contacte les responsables de la friperie pour découvrir qu’elle était, le jour de mon passage, soit le 21 octobre dernier, hors fonction. Il faut cependant rappeler que le point de vente et d’achat de vêtements usagés est né à l’aube de la pandémie et que l’accès au local a été restreint, voire interdit pendant plusieurs mois. Le service a donc été proposé en ligne pendant un certain temps, n’a repris en présentiel que le 26 octobre dernier et est depuis offert de 12 heures à 17 heures tous les mardis.

Beati et En Vrac, local 1103 du pavillon Marguerite-d’Youville. Crédit photo : David Fillion

10 h 00 : Le chemin n’est pas bien long jusqu’au point de vente d’aliments En Vrac de l’UdeM : son local est le même que celui de la friperie. Cette autre offre écoresponsable était hors d’atteinte au début de la session d’automne. J’aurais aimé pouvoir m’acheter un peu de couscous et du cacao en grosse quantité ; ce sera pour une autre fois. Dans la mesure où il a connu la même situation que Beati, En Vrac n’a rouvert au grand public qu’au retour de la semaine de relâche et la communauté étudiante peut ainsi profiter de ses services les mercredis de 16 h 30 à 18 heures et les jeudis de 12 h 15 à 13 h 30. La clientèle doit penser à apporter ses contenants pour faire ses achats, car ceux-ci ne sont pas fournis sur place.

11 h 00 : Aux trouvailles de France est le nom du service où j’ai mon rendez-vous pour magasiner des meubles usagés. Le local D-219 du pavillon Marguerite-d’Youville est facile à trouver et deux préposés sont disponibles pour me renseigner et me faire découvrir les offres sur place. J’aperçois des chaises, des bureaux de travail, des casiers de vestiaires, des ventilateurs, des cartables… Tous ces objets ont déjà été utilisés, mais l’UdeM cherche à les vendre à coût modique plutôt que de s’en débarrasser.

Le personnel présent m’indique, à ce stade, ne pas encore avoir de dates à venir pour accéder de nouveau à ce service. L’inventaire n’est plus massivement réapprovisionné, comme lorsque plusieurs meubles avaient été laissés à l’abandon à la suite du déménagement des départements de sciences sur le campus MIL.

11 h 45 : Je m’installe dans l’aire de restauration de Local Local du pavillon Marie-Victorin pour dîner. Une fois que j’ai terminé, je réalise qu’il n’y a pas de bac de compost sur place. Même si j’en trouve aux alentours du comptoir Local Local du pavillon Jean-Brillant, et que j’en ai déjà vu à plusieurs endroits du campus MIL, je constate que l’offre n’est pas égale pour tous les pavillons du campus de l’UdeM.

Électrobac, pavillon Roger-Gaudry. Crédit photo : David Fillion

12 h 30 : Arrivé au pavillon Roger-Gaudry, je me dirige directement vers l’entrée U-1. Selon la section Plan campus du site Internet de l’UdeM, elle fait partie des emplacements indiqués pour déposer ses piles usagées.

Sur place, je n’ai pas mis longtemps pour trouver le point de dépôt de l’entreprise Électrobac et pour me débarrasser de toutes les vieilles piles AA qui traînaient chez moi. Par contre, si mon grille-pain ou ma console Xbox flanchent, je ne pourrai clairement pas les déposer à cet endroit.

13 h 00 : Je prends quelques instants pour me rendre dans l’un des kiosques de livres usagés de la FAÉCUM : celui du pavillon Roger-Gaudry. Je peux facilement y consulter l’inventaire en ligne et constater sur place l’état des livres.

13 h 30 : J’arrive à la Bibliothèque des lettres et sciences humaines. Je parle quelques minutes avec l’un des bibliotechniciens sur place, qui prend le temps de m’expliquer comment fonctionne le système de location de tablettes et d’ordinateurs portables. Après un bref instant – le temps de montrer ma carte étudiante et que le préposé au comptoir revienne avec une mallette de transport contenant un iPad et son fil de recharge – je repars de la bibliothèque avec un appareil que je ne pourrais pas me permettre d’acheter. Ce service ne me coûte pas un seul dollar et je peux conserver la tablette pour une durée d’une semaine.

14 h 00 : Je retourne au deuxième étage du pavillon Jean-Brillant pour déposer la tasse CANO, que j’ai traînée toute la journée sans vraiment m’en resservir, dans l’un des bacs prévus à cet effet. Je numérise le contenant emprunté et je finalise mon dépôt.

À ce moment de la journée, j’ai déjà fait le tour de quelques services écoresponsables offerts sur le campus. Concrètement, ils m’ont permis d’éviter d’utiliser un contenant à usage unique pour mon breuvage, de me renseigner sur l’achat éventuel de meubles usagés (même si ce service n’est pas toujours accessible), de magasiner plusieurs livres usagés, de me débarrasser de vieilles piles dans les règles de l’art et d’emprunter gratuitement une tablette qui reste hors de prix pour mon budget.

Cependant, l’existence de certains services demeure discrète, tandis que d’autres n’ont repris leurs activités qu’après la semaine de relâche. Enfin, plusieurs d’entre eux sont difficiles d’accès ou ne sont proposés que par intermittence. Cette journée permet ainsi de conclure que poser des gestes écologiques sur le campus est possible, mais partiellement, et pas tous les jours.