Association pour la conscience de Krishna
Il est indiqué sur le site qu’un buffet végétarien est servi à 17 heures le dimanche soir dans un temple [1629 rue Pie-IX]. Pourtant, un dévot à l’entrée m’apprend qu’une «célébration » d’une heure a lieu, suivi d’un «cours» de 30 minutes. Excellente stratégie de prosélytisme.
La célébration consiste en une danse énergique accompagnée du mantra. Ensuite, tout le monde s’assoit en indien pour le cours, qui consiste en une critique du bouddhisme, des drogues, des non-croyants et «des faibles qui pensent au suicide». La férocité de ces paroles contraste avec l’air inoffensif des disciples.
S’en suit le buffet tant espéré. Difficile de me concentrer sur la nourriture : cinq femmes m’entourent pour me parler de Krishna.
Église de l’adventisme
Un samedi matin, je me rends dans une église adventiste [4505 boulevard Rosemont] pour le culte du samedi.
Tout le monde porte des habits simples pour respecter le «devoir de sobriété». Les têtes se tournent-elles vers moi parce que je porte une jupe rose fluo ou parce que je suis une petite nouvelle? Peu importe, je prends place.
Le pasteur alterne les passages bibliques et les commentaires sur l’actualité. « La Terre gémit à cause de nos péchés», dit-il pour expliquer le tremblement de terre au Japon. Je m’en mords les lèvres. Ensuite, il fait une ode aux femmes, «nées pour enfanter dans la douleur». La féministe en moi se révolte jusqu’à ce que l’ennui la gagne. Je cogne des clous jusqu’à la fin du sermon.
Église de Scientologie
Sitôt franchie la porte de l’établissement de scientologie [4489, rue Papineau], on me propose de regarder un DVD d’introduction. Moi qui croyais avoir droit à de la propagande de qualité, je subis une vidéo cheap, de style psychopopulaire.
La fille à l’accueil me demande ensuite si je veux tester l’électromètre, c’est-à-dire un appareil utilisé pour «mesurer les tensions intérieures ». Elle me pose des questions intimes. Malgré mes mensonges, elle m’affirme que ça fonctionne, en me pointant l’aiguille qui bouge sur le bidule en plastique bleu. Je retiens un fou rire.
Vient ensuite le test de personnalité de 200 questions. Je forge un personnage du type hippie optimiste: «Oui, je chante souvent pour le plaisir; non, je n’aime pas martyriser les petits animaux; oui, j’apprécie les belles choses.» Un scientologue met sa main sur mon épaule: «La scientologie peut t’aider.»
Pour une raison obscure, j’oublie de donner un faux numéro de téléphone, exigé sur le test de personnalité. Résultat : une trentaine d’appels filtrés grâce à mon loyal afficheur.