Interroger les rapports de pouvoir au théâtre

icone Culture
Par Anaïs Amoros
jeudi 31 mars 2022
Interroger les rapports de pouvoir au théâtre
La Troupe de théâtre de l'UdeM en pleine répétition de son prochain spectacle Hurlevents. Celui-ci interroge les rapports de pouvoir dans une ambiance selon la metteuse en scène « hyper réaliste et très contemporaine. » Courtoisie : Camille Messier
La Troupe de théâtre de l'UdeM en pleine répétition de son prochain spectacle Hurlevents. Celui-ci interroge les rapports de pouvoir dans une ambiance selon la metteuse en scène « hyper réaliste et très contemporaine. » Courtoisie : Camille Messier
Dans une mise en scène contemporaine et féministe, la troupe Théâtre Université de Montréal (TUM) présentera les 7, 8 et 9 avril prochains la pièce Hurlevents, de la dramaturge québécoise Fanny Britt, publiée en 2018.

« Je ne m’attendais pas du tout à ça pour du théâtre amateur, révèle la metteuse en scène de Hurlevents, Camille Messier. Je suis chaque seconde impressionnée. »

Pour son dernier spectacle de l’année, la troupe TUM interprètera les 7, 8 et 9 avril prochains la pièce Hurlevents, écrite par la dramaturge québécoise Fanny Britt. Celle-ci s’inspire du célèbre roman Les hauts de Hurlevent de l’auteure britannique Emily Brontë, publié en 1847. « Ce n’est vraiment pas une adaptation de l’œuvre, mais juste une inspiration des thèmes et des relations entre les personnages », assure Mme Messier.

La pièce Hurlevents met en scène Émilie la veille de son départ en voyage, en plein repas avec ses deux colocataires Édouard et Isa, ainsi que leur professeure de littérature, Marie-Hélène.

« Pendant cette soirée, il y a une énorme tempête à l’extérieur, qui oblige les personnages à rester à l’intérieur, explique Mme Messier. Mais finalement, une tempête beaucoup plus grande va éclater à l’intérieur, lorsqu’on va apprendre que la professeure a peinturé la porte d’un de ses collègues pour dénoncer ses abus de pouvoir envers des étudiantes. Et encore plus lorsqu’on va comprendre qu’une de ces étudiantes n’est autre qu’Isa. »

Une pièce féministe qui interroge les rapports de pouvoir

Interrogée sur son choix quant à ce spectacle, la metteuse en scène rit avant de répondre avec sincérité que Hurlevents l’avait « profondément bouleversée par l’actualité de ses thématiques ». Elle détaille que la pièce, écrite avant le mouvement #Metoo, est « surprenante ».

« C’est une pièce qui a raisonné notamment avec ma démarche artistique féministe, mais aussi avec le contexte de la TUM, poursuit-elle. Monter une pièce dans laquelle on questionne les rapports de pouvoir à l’intérieur d’une institution comme l’université, je trouvais ça assez important de le faire avec des étudiants et des étudiantes qui sont à l’université et qui ont pu raisonner en eux et elles. »

 Une mise en scène contemporaine

Pour sa première mise en scène avec la troupe TUM, Mme Messier promet une ambiance « hyper réaliste et très contemporaine ». « Ça se passe dans un appartement à Montréal aujourd’hui, mais en même temps, il y a dans la pièce un côté poétique et onirique qui vient de l’inspiration du roman, décrit-elle. C’est important pour moi qu’on retrouve ces deux aspects-là dans la mise en scène. »

Pour soutenir ces deux aspects, une conception vidéo et sonore, conçue par le vidéaste Zachary Noël-Ferland, habillera la pièce. « J’avais envie qu’avec son œil et sa sensibilité de vidéaste, on mette de l’avant le côté poétique du spectacle », précise la metteuse en scène, qui l’a invité à collaborer.

Mme Messier se réjouit de travailler pour la première fois avec la troupe. « C’est un super contexte et je ne suis vraiment pas payée pour dire ça ! » déclare-t-elle en riant. Elle précise que les conditions professionnelles dans lesquelles peut évoluer la troupe sont appréciées. Elle souligne notamment l’engagement des interprètes.

Hurlevents sera présentée les 7, 8 et 9 avril à 20 h au Centre d’essai du pavillon J.-A.-DeSève. Le public doit réserver son billet en ligne au prix de 10 $ pour y assister.