Culture

Improvise ton été!

De septembre à mai, plus de 17 ligues d’improvisation jouent à Montréal. Après la saison, des bars et des théâtres continuent de présenter des spectacles et des ligues estivales se forment, tout aussi loufoques.

« Les ligues d’été, c’est beaucoup plus festif, beaucoup plus décontracté, car ce sont des saisons beaucoup plus courtes », explique le cofondateur de la Ligue d’Improvisation Montréalaise (LIM), professeur et improvisateur Roberto Sierra. En revanche, durant l’été il y a aussi moins d’offres de recrutement, et il est donc compliqué pour les nouveaux joueurs de faire leurs premiers pas.

Pour le chroniqueur culturel à CIBL et improvisateur Guillaume Touzel-Bond, c’est quelque chose qui renforce les spectacles. « Le niveau est un peu plus fort, car il y a moins de ligues qu’en saison régulière, et donc moins de trous à combler », souligne-t-il. Ce ne sont pas les débutants qui jouent, mais généralement les joueurs de la saison précédente. « Ceux-ci ont déjà un bagage et de l’entraînement », explique Guillaume.

Si le public est aussi moins présent en été, c’est qu’il préfère la terrasse à la salle fermée. « C’est aussi pour garder la clientèle, pour se rappeler qu’il y a des spectacles donnés à ces endroits-là que les ligues d’été existent », confie Roberto.

Aujourd’hui, il est possible d’assister à un match presque chaque jour de la semaine, durant la saison comme durant l’été, et pour Roberto, cela a du bon. « Ça permet à tout le monde, spectateur comme improvisateur, de se trouver une ligue », se réjouit-il. Néanmoins, il pense que milieu manque encore de diversité. « Ce qui est dommage, c’est que toutes les ligues présentent les spectacles de la même façon », constate-t-il. Signe d’une grande concurrence, pour environ 5 $, on peut assister à des parties d’amateurs comme de professionnels.

Pour les joueurs, l’improvisation estivale est une manière de continuer à exercer leur passion. « Je vais rester dans le domaine de l’impro pour l’été, prévoit l’improvisatrice pour la Ligue universitaire d’improvisation créative (LUDIC) et étudiante en littérature comparée à l’UdeM, Alexandra Dargis. L’université n’est qu’un prétexte pour faire de l’improvisation. J’ai des projets plus grands, parce que ce n’est pas quelque chose que je compte arrêter. » Avec sa ligue estivale de La Clique d’Impro Ben Comique, elle présentera des matchs gratuits les mercredis soirs à l’Hémisphère Gauche.

Cours d’étés pour improviser

Une des particularités de la saison estivale est qu’elle prépare les joueurs à la rentrée. Durant les vacances, on peut bénéficier de cours de perfectionnement. « J’offre un week-end thématique les 21-22 juin et en juillet, annonce Roberto Sierra. Au mois d’août, j’offre toujours des préparations aux camps de recrutement. » La compétition peut être rude pour entrer dans une ligue. L’année dernière, 60 % des 50 participants aux camps de recrutement ont été sélectionnés dans les alignements officiels de la LUDIC. Les camps commencent généralement avec la rentrée et les sélections sont connues en octobre.

L’improvisateur à Impro Montréal et au théâtre Sainte-Catherine François Fortin continuera d’apprendre pendant l’été. « Je vais faire les cours d’Impro Montréal, puis les lundis soirs, je vais jouer au théâtre Sainte-Catherine », confie-t-il. Cet endroit bilingue offre des cours gratuitement tous les lundis de 17 h à 19 h. Un spectacle est donné par la suite. « La formule suit plus le milieu anglophone, indique François. Il s’agit alors de spectacles sans équipes et qui durent plus longtemps. » Il s’agit d’un des rares théâtres qui ne ferment pas leurs portes en été.

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