Pour le professeur, la campagne complète son projet ATRAPP, en interpelant directement des personnes vivant à proximité d’un lac à l’aide d’une campagne citoyenne. Le public est invité à participer en accordant des dons, mais surtout, en envoyant des échantillons d’eau provenant de lacs, que des chercheurs pourront ensuite analyser. « C’est une approche un peu plus originale de faire de la recherche et de la financer, confie M. Sauvé. On est dans une zone où on explore une autre façon de faire. »
Il explique que cette approche est avantageuse pour tout le monde. Son équipe pourra éviter de débourser de grandes sommes d’argent pour recueillir des échantillons dans toute la province. De leur côté, les citoyens peuvent participer à la recherche d’une façon simple. « Pour nous, c’est même plus utile d’avoir des bénévoles en déplacement, au chalet par exemple, révèle le professeur. Ils vont nous aider à échantillonner un plus grand nombre de lacs. »
La campagne se poursuivra jusqu’à l’automne, les algues apparaissant le plus souvent vers la fin de la saison estivale. « C’est difficile de deviner s’il y aura un engouement pour la campagne, et comment les gens voudront s’impliquer, dévoile le professeur. À la fin de l’automne, on pourra faire un bilan et évaluer sous quelle forme on pourrait revenir l’année prochaine. » Les objectifs de la campagne sont de recueillir 500 000 $ ou 500 échantillons d’eau.
Il explique qu’environ 200 lacs au Québec sont affectés de façon récurrente par les algues bleu-vert. « Ceux qui en sont infectés ressemblent à de la soupe aux brocolis, donne-t-il en exemple. Quand il y a beaucoup d’algues, ça devient vert, épais, visqueux et ça peut aussi être malodorant. » Il ajoute que les recherches visent à comprendre ce qui cause l’apparition de « blooms » d’algues, aussi appelés des fleurs d’eau, et ce qui fait qu’ils deviennent pour certains toxiques. Dans les cas extrêmes, la toxicité peut entraîner des paralysies possiblement mortelles, causant des problèmes de santé publique.