Insatisfait·e·s de leurs conditions de travail, les chargé·e·s de cours de l’UQAM seront en grève dès le 3 février prochain s’ils ne reçoivent pas « d’offres sérieuses » de la part de leur employeur d’ici là, a indiqué le président du Syndicat des professeures et professeurs enseignants de l’UQAM (SPPEUQAM), Olivier Aubry, par voie de communiqué mis en ligne sur le site Web du Syndicat le 9 janvier dernier.
Disparités au sein du corps professoral
Depuis maintenant un an, le SPPEUQM reproche à la direction de l’UQAM de ne pas offrir à ses chargé·e·s de cours des conditions de travail acceptables, en comparaison de celles du corps enseignant permanent. À l’heure actuelle, les 2 100 chargé·e·s de cours à l’UQAM, qui dispensent 60 % des cours de premier cycle, dénoncent la surcharge de travail qu’engendrent la préparation et l’encadrement des cours en ligne, et revendiquent également une plus grande reconnaissance ainsi qu’une meilleure rémunération de la part de leur employeur, notamment en raison des défis qu’entraîne l’adaptation des cours virtuels.
« Ce n’est pas parce qu’une activité se passe en ligne que les règles normales et des conditions de travail adéquates devraient cesser de s’appliquer », explique la présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Caroline Senneville, dans un communiqué de presse publié sur le site Web de la CSN.
L’UQAM dans l’impasse
Au cours de la dernière année, 19 séances de négociation ont eu lieu, dont 10 de conciliation entre la direction de l’UQAM et le SPPEUQM, signale la direction. Les deux partis ne sont toutefois toujours pas parvenus à une entente. Une grève entraînerait l’interruption de plus de la moitié des cours de premier cycle, et ce, pour une durée encore indéterminée, a annoncé le Syndicat à Noovo Info au début du mois.
Une situation bien connue des chargé·e·s de cours de l’UdeM et d’autres universités
Témoigner de telles impasses lors de tables des négociations dans un contexte universitaire n’est pas rare. À pareille date l’année dernière, le Syndicat des chargés et des chargées de cours de l’Université de Montréal (SCCCUM) s’était retrouvé dans une situation semblable. Ses 2 600 membres, responsables de plus de la moitié des cours de premier cycle, critiquaient alors aussi le refus de l’Université de reconnaître la surcharge de travail que demande l’encadrement des cours offerts en ligne. Ils réclamaient également une meilleure rémunération salariale. En menaçant de se lancer dans une grève, le SCCCUM avait finalement obtenu gain de cause, ce qui avait abouti à l’entérinement d’une nouvelle convention le 9 avril 2024.
À l’UQAM, les prochains jours seront désormais décisifs pour savoir si les deux partis seront en mesure de s’asseoir à nouveau à la table des négociations afin de trouver un accord avant le début du mandat de grève le 3 février prochain.
Photo principale libre de droits par Chicoutimi ( Eskho Timiou)