Humans of Faculté de médecine

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Par Alice Mariette
mercredi 28 octobre 2015
Humans of Faculté de médecine
Les étudiants en 1re année de médecine Michelle Houde et Arianne Lalonde-Hamon ont lancé la page lors de la rentrée d’automne. Crédit Photo: Arianne Lalonde-Hamon
Les étudiants en 1re année de médecine Michelle Houde et Arianne Lalonde-Hamon ont lancé la page lors de la rentrée d’automne. Crédit Photo: Arianne Lalonde-Hamon
La page Facebook « Les humains de la médecine », créée par deux étudiantes en première année de médecine à l’UdeM, veut rapprocher les étudiants de la Faculté de médecine, mais aussi briser certains préjugés. Lancé cet automne, le projet obtient une belle réponse de la part de la communauté universitaire, notamment des membres de la Faculté.

« Je trouve très intéressant de pouvoir présenter aux gens les humains derrière les futurs médecins, afin d’humaniser la profession et de faire tomber les préjugés sur des étudiants qui n’auraient comme seuls intérêts la compétition et la performance », explique la représentante des communications de l’Association des étudiantes et étudiants en médecine de l’Université de Montréal (AEEMUM) et étudiante en 1re année de médecine, Michelle Houde. La page regroupe des clichés des différents membres de la Faculté dans des contextes différents que celui des cours, accompagnés d’une citation. Michelle estime que cela permet la rencontre entre les étudiants, mais aussi le partage avec toute la communauté universitaire.

Inspirée de la célèbre série de portraits Humans of New York, du photographe Brandon Stanton (voir encadré), la page des étudiants met aussi de l’avant leurs intérêts en dehors des cours. « Il existe une sorte de stigmatisation des étudiants en médecine, pense l’étudiante en 1re année Marie-Louise Daigneault. Étant donné la profession qui les attend, c’est important de les rendre plus accessibles à la société et à l’entourage, pour justement éviter les malaises envers eux. »

Pour le professeur au Département de communication de l’UdeM Thierry Bardini, les réseaux sociaux sont d’excellents médias pour favoriser les échanges. « La popularité de Facebook permet de toucher énormément de monde », précise-t-il. Il explique qu’une telle page facilite les interactions. « Cela va remplacer un lieu d’échange, une place publique », dit-il.

Rapprocher les étudiants

« Une initiative comme celle-là est, en quelque sorte, une manière de se sentir moins seuls, de partager et d’échanger avec nos collègues, le tout dans une optique plus humaine », pense l’étudiante en 2e année de médecine Geneviève Arsenault. Pour elle, le projet est une façon de mieux connaître ses camarades de classe.

Pour M. Bardini, la page existe surtout pour les étudiants, puisqu’il estime que l’absence de mise en contexte ne permet pas de bien comprendre le message. « Le ton adopté est intime, on sent que les étudiants se connaissent bien, croit-il. Je ne suis pas sûr que cette page cherche à devenir virale, ou à rester entre membres d’une même communauté. »

Toutefois, Michelle affirme vouloir développer sa page. « Dans les prochaines semaines, le campus de la Mauricie de l’UdeM sera inclus, déclare-t-elle. Pour l’an prochain, je pense peut-être ouvrir la page aux anciens de la Faculté, aux autres facultés de la santé de l’UdeM ou aux autres facultés de médecine du Québec. »

Pour Marie-Louise, la parution en septembre dans La Presse d’un article portant sur des problèmes d’intimidation à l’UdeM aurait pu toucher l’image de la Faculté de médecine. La page « Les Humains de la médecine » se veut une façon d’éviter les amalgames.

Humans of…

Le photographe amateur Brandon Stanton a pris des clichés de 10 000 New Yorkais qu’il a ensuite diffusés sur son blogue et sa page Facebook « Humans of New York ». Aujourd’hui, la plupart des grandes villes du monde ont leur propre page (« Humans of » Montreal, Paris, London, Seoul…). De nombreux campus américains suivent le phénomène, en diffusant des clichés des membres de leur communauté universitaire. Les universités canadiennes commencent elles aussi à prendre part au mouvement, comme l’Université Laval et l’Université de Toronto.