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(Crédit photo : Elias Touil)

HÉC’est beau!

Tout étudiant de HEC Montréal le savait : le pavillon Decelles était gris et morne comparativement au moderne pavillon principal. Ce temps est révolu. Les rénovations se terminent d’ici la fin du mois aux 3e et 4e étages du pavillon situé au 5255, avenue Decelles. Étudiants et professeurs ont rendez-vous dans un lieu où esthétique se marie avec technologie de pointe. Visite des lieux.

 

 

(Crédit photo : Elias Touil)

 

«C’est un environnement beaucoup plus agréable», constate Mbaye Biene, étudiant de première année au DESS en gestion, qui apprécie « les dispositifs qui facilitent le travail d’équipe» et selon qui «la lumière a un effet stimulant sur le goût de l’apprentissage».

La transformation de l’immeuble austère tient d’abord à la lumière naturelle. Elle magnifie l’espace grâce au percement de quatre baies vitrées à travers le béton et à l’ajout de puits de lumière.

Il s’agit là d’un «premier geste décisif» posé par l’architecte-conceptrice Anne Rouaud de chez Provencher, Roy et associés, la firme qui a remporté l’appel d’offres. Le mandat ? Que professeurs et étudiants ne se sentent plus pénalisés de fréquenter le bloc de béton rue Decelles au lieu de l’autre pavillon de HEC, magnifique, sur le chemin de la Côte-Sainte-Catherine.

En cherchant à restructurer cet immeuble très symétrique et à «créer des expériences variées quand on se déplace pour en briser l’uniformité, l’architecte a «joué avec les matériaux de façon à dynamiser l’espace». Pour elle, «ce bâtiment très critiqué, au caractère assez fort, mais intéressant, était un témoin des années 1970. Même si on a démoli beaucoup de cloisons de briques pour agrandir les salles, on a conservé ce qu’on a pu pour en préserver le caractère».

Métal « infernal »

Mme Rouaud a ainsi voulu réutiliser des panneaux de métal tressé. Un choix contesté par le directeur adjoint aux projets spéciaux de HEC, Moreno Dumont. «C’est un trip d’architecte de garder un ancien élément architectural comme celuilà et on n’aurait jamais dû s’y plier, relate-t-il.

C’était tout croche, pas de la bonne couleur, rouillé. Il a fallu envoyer [les panneaux de métal] dans une usine à St-Jean-sur-Richelieu pour les faire aplatir, et les faire transporter sur de grands camions. Infernal.» Pour sa part, l’architecte admet que «le développement durable exige certains efforts. Elle explique : C’était un beau métal, qui n’existe plus maintenant. Alors on a entreposé, repeint et réinstallé ces panneaux » dans l’arène Drummondville, un amphithéâtre réservé aux concours universitaires.

L’École voulait un environnement « spectaculaire, mais pas tape-à-l’oeil, pour attirer des professeurs et des étudiants modernes», selon M. Dumont, qui ajoute : « Pourquoi viser petit ? Nous voulions être parmi les trois premiers en Amérique du Nord quant aux locaux et à la haute technologie. Et nous y sommes parvenus. »

Qui paye la note ? Pas les étudiants…

Georges Dubé, étudiant en 2e année à HEC, est sensible à la beauté de l’espace, mais soupçonne que ce sont les frais de scolarité exigés des étudiants qui permettent à « l’Université de s’offrir de gros gadgets technologiques».

«Ce ne sont pas les étudiants qui paient», rétorque M. Dumont, car Québec accorde des budgets aux universités pour les rénovations majeures. Il manquait 12 millions de dollars à l’École, qui a songé à subdiviser le projet, mais s’est ralliée à l’avis de l’architecte, qui privilégiait un plan d’ensemble.

Heureuse décision. HEC a pu ainsi obtenir une subvention de 7,3 millions du Programme de développement des infrastructures du savoir du gouvernement fédéral, que Québec a bonifiée, en portant sa propre contribution à 17,3 millions de dollars.

L’École a puisé à même ses économies pour boucler le tout. Et, affirme M. Dumont, «le budget de construction de 32millions va être respecté».

La technologie à l’honneur

Chaque salle de cours est dotée d’un écran à cristaux liquides à l’avant, d’un système de projection sur le mur du fond, pour que le professeur n’ait pas à se retourner, ainsi que d’écrans sur les murs latéraux, où professeurs et étudiants peuvent montrer leurs travaux.

(Crédit photo : Elias Touil)

Un pupitre appelé «walk and talk » muni d’une batterie rechargeable d’une autonomie de 12 heures permet au professeur de se déplacer avec son ordinateur tout en enseignant.

Les salles dites «flexibles» sont aussi dotées de panneaux blancs amovibles sur lesquels les étudiants lancent leurs idées, qu’ils peuvent ensuite enregistrer sur clé USB ou s’expédier par courriel. Sièges mobiles, prises électriques omniprésentes, contrôles de salle, bureau ajustable pour le professeur, autant d’éléments qui favorisent l’efficacité et les échanges.

Dans les nombreux cubicules, les étudiants peuvent se réunir en groupes de six et brancher leur ordinateur à des rondelles («pucks») pour diffuser, deux à la fois, leur contenu sur des écrans jumeaux. On privilégie aussi le travail dans les corridors, où on a disposé mobilier et points de rencontre.

 

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