Chose promise, chose due : les étudiants impliqués dans l’affaire blackface du 14 septembre dernier ont reçu des formations sur le racisme et l’ouverture aux autres. Pour donner ces formations, la direction de HEC Montréal a fait appel entre autres à Vivian Barbot, présidente par intérim du Bloc Québécois, qui détient une maîtrise en éducation interculturelle de l’Université de Sherbrooke
Pour le moment, la trentaine d’étudiants à l’origine de l’incident ont suivi deux formations en novembre. «Les étudiants ont l’air de trouver cette formation positive, mais on va faire un bilan complet après la dernière séance, qui sera plus proactive», explique le secrétaire général de HEC Montréal, Jacques Nantel.
La première rencontre organisée avec les étudiants devait leur faire prendre conscience de la nature du blackface. Pendant la deuxième réunion, ils ont discuté des conséquences de l’événement et ont essayé de trouver des pistes de solution pour que cela ne se reproduise plus. Enfin, la troisième et dernière rencontre de l’année 2011 aura lieu le 1er décembre. Elle a pour objectif de faire « prendre conscience que malgré nos divergences nous pouvons travailler ensemble dans l’harmonie», peut-on lire dans le plan de formation sur les relations interculturelles.
D’autres formations en 2012 Selon M. Nantel, il est encore trop tôt pour donner plus de détails sur les autres formations prévues. « On regarde encore ce qui se fait ailleurs. Mais ce qui est sûr, c’est que cela va tourner autour du respect et de la compréhension. Nous n’aborderons pas seulement les enjeux liés à l’interculturalité, mais aussi le sexisme, par exemple », affirme le secrétaire général de HEC Montréal.
Des modifications seront aussi apportées au Code de vie des étudiants et à la Politique relative au harcèlement. Jusqu’à maintenant, les formations étaient exclusivement destinées aux organisateurs et aux étudiants impliqués dans l’affaire blackface, mais dès janvier 2012, une campagne de publicité circulera à l’interne pour sensibiliser la communauté de HEC aux enjeux de l’interculturalité et du sexisme.
« D’autres thèmes seront aussi abordés, mais tout n’est pas encore bien défini », affirme Jacques Nantel, en ajoutant «qu’à compter d’avril 2012, une formation sera systématiquement donnée aux groupes d’étudiants qui organisent de près ou de loin des activités étudiantes.»
De la sensibilisation mais pas assez d’éducation
Anthony Morgan, l’étudiant de McGill qui a filmé les étudiants peints en noir le 14 septembre dernier, ne participe pas aux formations.
Il reconnaît que la direction de HEC Montréal respecte ses engagements en donnant les formations, mais il met en doute leur valeur éducative.
« Il n’y a aucune preuve que les étudiants sont réellement plus informés sur l’histoire ou la signification du blackface ni même s’ils ont compris qu’il est méprisant d’associer des Noirs à des singes, soutient-il. Comment peut-on savoir que les étudiants comprennent la signification de ces symboles associés historiquement aux continuelles tentatives de rabaissement et d’humiliation du peuple noir », s’interroge-t-il.
Anthony Morgan espère que les formations futures permettront aux étudiants participants de mieux c omprendre l’histoire des Jamaïcains et des Noirs, au Canada comme à l’étranger.