Culture

Une peinture d'Alfred Pellan, l'artiste québécois que Patricia a choisi pour mener son expérimentation. (Crédit photo : Flickr.com I Luc Blain)

Gommer les différences

L’idée de Patricia est de permettre aux personnes non-voyantes ou malvoyantes de profiter pleinement de créations artistiques, en leur offrant la possibilité de découvrir une œuvre et ses couleurs à l’aide de prototypes tactiles. Ils vont ainsi toucher le système et percevoir l’œuvre avec leurs mains, précise-t-elle.

Pour le prototype, qui reproduit un tableau d’Alfred Pellan*, des moules ont été imprimés en 3D à l’aide de l’entreprise Lezar3D à Montréal. « De la silicone rigide a ensuite été coulée dans ces derniers, puis on les a démoulés et assemblés de manière à respecter le motif du tableau, mais en relief », explique-t-elle. Un second prototype reprend le même principe et ajoute une information supplémentaire : la couleur. « En effet, des textures sont associées à chacune des couleurs de l’œuvre pour permettre d’en avoir une compréhension tactile », explique l’étudiante.

Une création collaborative

Afin d’élaborer un prototype, Patricia a discuté avec des malvoyants et des non-voyants. « J’ai travaillé avec un groupe de discussion formé de participants atteints de différents problèmes de vision », raconte-t-elle, avant d’ajouter que les retours du projet fini avaient été plutôt positifs.

Patricia a fait don des prototypes au Musée des beaux-arts de Montréal, où ils seront mis à la disposition des visiteurs et utilisés dans le cadre d’expositions.

Avant sa maîtrise, l’étudiante a effectué une première formation et a travaillé en tant qu’artiste 3D. « Ce projet me permettait de mettre de l’avant mon intérêt pour les technologies en réalisant quelque chose de concret, j’ai toujours été passionnée par la couleur et les questions d’accessibilité », explique-t-elle.

*peintre québécois, qui a notamment beaucoup travaillé sur les formes et les couleurs.

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