D’après la réglementation adoptée le 24 septembre 2018 par l’UdeM, il sera interdit de consommer, de produire, de vendre, d’échanger ou de faire la publicité du cannabis dans l’enceinte du campus, ce qui comprend tous les bâtiments et les résidences universitaires. « La réglementation s’applique à tous, déclare le secrétaire général de l’Université, Alexandre Chabot, de concert avec la porte-parole de l’UdeM, Geneviève O’Meara, aussi bien aux étudiants, qu’aux employés et aux invités présents sur le campus.»
Comme le prévoit le texte de loi, la possession reste légale, tant qu’elle est inférieure à 30 grammes par personne, dans un lieu public. « Les individus sur le campus auront le droit de posséder du cannabis, dans la mesure où ils n’en font pas la vente ni la consommation », précise Mme O’Meara.
De même que pour l’alcool, la réglementation préconise des sanctions administratives ou disciplinaires si un individu est pris sur le fait par les patrouilles des agents de sureté. « Les agents de sureté sur le campus s’assureront du respect de la loi, comme ils le font déjà pour la réglementation sur l’alcool et le tabac », précise M. Chabot.
Possibilité d’études
Comme l’explique le document officiel de l’UdeM concernant le règlement sur le cannabis, sa légalisation permettra d’effectuer des recherches plus poussées. Pour la professeure au Département de psychologie Louise Nadeau, à l’issue de ces recherches, les campagnes de prévention pourront être davantage ciblées, notamment pour les élèves qui pourraient développer des signes de dépendance.
« Le service de santé est déjà formé pour travailler avec les étudiants qui auraient pu devenir dépendants, développe Mme Nadeau. Il existe déjà des services pour l’alcool, comme l’opération Nez-Rouge, et ces services s’adapteront à la consommation de cannabis. » Elle rappelle également que chaque étudiant doit se montrer responsable dans sa consommation, en prenant en compte ses réactions possibles à la substance.
« Le cannabis, comme l’alcool, est une substance qui peut affecter l’environnement scolaire, et le travail de chacun, que ce soit au niveau de la concentration, de la mémoire, ou des relations avec les professeurs », explique la professeure dont les intérêts de recherche sont liés à la toxicomanie. Elle précise ensuite que l’UdeM pourrait mettre en place des campagnes de prévention, pour que les étudiants puissent être mieux renseignés sur ce qu’ils consomment.
Adaptation particulière
« Les problèmes sont déjà là, prévient Mme Nadeau. Les étudiants consomment depuis longtemps. Ce n’est pas une nouvelle problématique. » Elle ajoute qu’il serait possible de concevoir la mise en place d’un plus grand nombre de patrouilles, pour veiller à ce que les étudiants respectent la loi.
« Le cannabis peut également se manger, et contrairement à l’alcool, les effets mettent plus de temps à agir, ce qui est d’autant plus mauvais », ajoute-t-elle. De surcroît, Mme Nadeau estime que cette forme de consommation sera plus difficile à contrôler dans l’enceinte du campus.
Sur son site Internet, l’Université annonce la tenue d’une campagne éducative sur le cannabis. Cette dernière regroupera différents domaines, dont la santé publique, la toxicomanie et la psychologie.