Fusion littéraire

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Par Tahia Wan
vendredi 13 février 2015
Fusion littéraire
En conseil central, la FAÉCUM a ajouté la fusion à sa liste de ce qu’elle perçoit comme les conséquences directes de l’austérité budgétaire.
En conseil central, la FAÉCUM a ajouté la fusion à sa liste de ce qu’elle perçoit comme les conséquences directes de l’austérité budgétaire.
Un nouveau Département de littératures et de langues du monde ouvrira ses portes le 1er juin 2015 à l’UdeM à la suite de la fusion des Départements de littérature comparée, d’études anglaises et de littératures et de langues langues modernes. La décision du Conseil de l’Université a eu lieu le 1er février dernier et devrait minimalement permettre des économies de 260 000 $, selon la Faculté des arts et des sciences.

«Ce réajustement administratif, bien que dépendant des compressions budgétaires, ne devrait toutefois pas toucher l’enseignement, la formation et les effectifs du département de littérature », affirme le directeur du Département de littérature comparée, Simon Harel. Il n’y aura désormais qu’une seule direction ainsi qu’un réaménagement des tâches entre les responsables de programmes et les techniciens de gestion des dossiers étudiants.

« Le climat de compressions a obligé tout le monde à faire des modifications structurelles mais pour nous, la fusion ne découle pas de ces priorités », souligne le directeur du Département d’études anglaises, Robert Schwartzwald. Selon des documents obtenus par Quartier Libre, le doyen de la Faculté des arts et des sciences, Gérard Boismenu, aurait affirmé à la Fédération des associations des campus de l’UdeM (FAÉCUM) que l’idée de cette fusion avait déjà été soulevée il y a six ans par les directeurs des trois départements.

Ce projet provoque toutefois le mécontentement chez certains étudiants en littérature comparée. L’étudiante en majeure de littérature comparée Simone Laflamme-Paquette dénonce un projet initié de manière non démocratique. « C’est le fait qu’on ne nous ait pas consultés qui nous a choqués, explique-t-elle. Ce n’est pas transparent. » Le Département de littérature comparée est le seul à offrir des programmes de littérature comparée en français en Amérique du Nord.

Un point de vue qui n’est pas partagé par tous les étudiants . « À mon avis, les étudiants du Département d’études anglaises espèrent que cette fusion sortira le département de son isolation », explique l’étudiante au baccalauréat en études anglaises et représentante à la vie étudiante de son association, Charlotte Delwaide.

L’UdeM défend également cette initiative. « Cette décision découle avant tout de la volonté de la Faculté des arts et des sciences de revoir les différents programmes de formation et d’intensifier les collaborations dans les secteurs de la littérature et des langues », explique le porte-parole de l’UdeM, Mathieu Filion.

La structure du Département en littérature comparée ne changera pas, selon le directeur du Département de littératures et de langues modernes, Juan Carlos Godenzzi. « Les cours, les programmes et le nombre de professeurs resteront les mêmes, mais certains cours optionnels ne se donneront qu’une fois par année, faute d’effectifs », dit-il.

De nouveaux cursus

Malgré ce contexte difficile, deux nouveaux baccalauréats ainsi qu’un diplôme d’études supérieures spécialisées (D.E.S.S.) viendront s’ajouter aux 28 autres programmes de premier cycle, aux 4 programmes de maîtrise et aux 2 autres programmes de doctorat offerts par les trois départements concernés par la fusion.

L’un sera spécialisé en littérature comparée et l’autre sera un baccalauréat par cumul en langues modernes ainsi qu’un D.E.S.S. en récits et médias autochtones. « Cela peut paraître paradoxal avec la situation budgétaire, mais le fait de se regrouper puis de s’unifier sous un même département nous permet de mieux communiquer et de mettre en place ce type d’initiative », déclare M. Godenzzi.

M. Harel insiste sur le fait que la fusion est purement administrative et que l’autonomie des programmes sera préservée. « Il s’agit de maintenir et de développer la recherche dans les trois départements tout en ayant une masse critique de professeurs qui pourront travailler dans leur domaine de recherche avec une perspective interdisciplinaire » , indique-t-il.

Néanmoins, certaines craintes persistent quant à la visibilité de chaque département. «Cette fusion risque de faire perdre de la visibilité au Département de littérature comparée, croit Simone. C’est pourquoi nous voudrions savoir concrètement et exactement ce qu’elle nous apportera. »

La création d’un centre de recherche animé par des professeurs ainsi qu’un Carrefour de langues est aussi à l’ordre du jour. « Ces lieux offriront un espace d’échange, de concertation et de recherche aux étudiants, aux professeurs ainsi qu’aux associations étudiantes qui pourront se rencontrer, faire de la programmation ou conduire des ateliers », déclare M. Godenzzi. Le directeur du centre de recherche serait issu d’un secteur différent de celui du directeur du futur département afin d’éviter une surreprésentation d’un des trois anciens départements.

Un réaménagement du 8e étage du pavillon Lionel-Groulx, où se trouvent actuellement les trois départements, est prévu. « Ce sujet a été porté à l’attention de la FAÉCUM au courant du mois de décembre », déclare l’attaché politique de la FAÉCUM, Philippe Lafrance. Selon la Fédération, le réaménagement créerait de l’espace supplémentaire et une partie de cet espace pourrait être utilisée afin de créer un nouveau local étudiant.

L’entrée en fonction du nouveau directeur du département sera effective à l’été 2016.

Départements Nombre de professeurs

Littérature comparée 11
Littératures et langues modernes 11
Études anglaises 9
Moyenne à la FAS 2

Sources : Bureau de recherche institutionnelle (2012) FAÉCUM : Cité dans le rapport faits saillants sur la fusion des départements de littératures et de langues modernes, de littérature comparée et d’études anglaises.