« Ce n’est pas tout le monde qui peut accéder à l’université, même si c’est gratuit », lance l’étudiante à la maîtrise en sociologie Pascale Comtois-Cormier qui a effectué un échange à l’Université d’Helsinki en 2012. En tant qu’étudiante étrangère, elle n’a pas eu à réussir de tests d’entrée. Toutefois, la majorité des Finlandais doivent passer à travers ces évaluations afin d’accéder à l’université.
Pour l’année 2012, c’est le tiers des étudiants inscrits aux examens d’entrée qui ont finalement été autorisés à entrer à l’université, soit moins du cinquième des étudiants ayant postulé au départ.
Comme le souligne l’étudiante à la maîtrise en relations industrielles Amy Paquin, qui a séjourné à deux reprises à l’Université de Tampere, les étudiants refusés ont la possibilité de se reprendre.« Il n’est pas rare qu’un étudiant doive passer plusieurs fois un test d’entrée pour parvenir au département de son choix, affirme-t-elle. C’est un cheminement bien intégré par les étudiants finlandais. »
Pour le chargé de cours en gestion à l’UQAM d’origine finlandaise Ari Virtanen, le processus est équitable. « Tous les étudiants partent sur la même ligne, et les plus méritants auront la chance de poursuivre leur cheminement dans un domaine qu’ils affectionnent » , souligne-t-il.
Ne m’appelez pas « Monsieur » !
Au-delà du caractère sélectif des institutions, une certaine convivialité anime les classes universitaires. « Les professeurs sont souvent disponibles et ils apprennent généralement le prénom des étudiants », rapporte Amy Paquin.
Une façon de faire confirmée par Ari Virtanen, établi à Montréal depuis 2006, mais qui se rend encore régulièrement en Finlande. « Comparativement à ce qu’on observe ici, le rapport entre les élèves et les professeurs est moins hiérarchique, ces derniers sont plus proches des étudiants », estime le chargé de cours. Ari Virtanen soutient en outre que l’étudiant est perçu comme un égal.« Quand j’enseigne à Montréal, je ne m’habitue pas à ce qu’on m’appelle “Monsieur” ou que l’on me vouvoie, ajoute-t-il. Vous ne verrez pas ça en Finlande. »
Cette proximité s’explique en partie par le fait que les classes contiennent un nombre restreint d’élèves.« Comme il y a plus de cours à option, les groupes sont plus petits, indique Ari Virtanen . Ainsi, professeurs et étudiants sont en constante interaction. »
Enfin, quant à l’approche didactique préconisée par les établissements finlandais, Pascale Comtois-Cormier retrouve plusieurs similitudes entre ce qui se fait ici et ce qu’elle a observé à l’Université d’Helsinki.« La charge de travail est à peu près semblable à celle de l’UdeM. Même chose pour le degré de difficulté des évaluations », soutient l’étudiante .
Dans certains cours, Pascale Comtois-Cormier affirme toutefois qu’il ne lui était pas nécessaire de se rendre en classe. L’étudiant n’a qu’à se procurer les livres nécessaires et à passer un examen à la fin du trimestre.
Les Universités de Finlande en bref Durée de l’année scolaire : septembre à mai |