Fide splendet et scientia

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Par Guillaume Cyr
mercredi 29 octobre 2014
Fide splendet et scientia
La congrégation des sœurs de Saint Paul de Chartres compte 2928 membres et est représentée dans 35 pays dispersés sur les cinq continents.
Crédit photo : Isabelle Bergeron
La congrégation des sœurs de Saint Paul de Chartres compte 2928 membres et est représentée dans 35 pays dispersés sur les cinq continents.
Crédit photo : Isabelle Bergeron
Ces jours-ci, on peut croiser des nonnes étudiantes dans les couloirs de l’UdeM. Originaires de l’Asie du Sud-Est ou des États-Unis, elles sont venues étudier ici pour se réapproprier les abbayes délaissées de la province.

«Il y a de moins en moins de religieuses dans les établissements québécois, constate le doyen de la Faculté de théologie et de sciences des religions, Jean-Claude Breton. Ainsi, plusieurs dévotes sont appelées à s’établir au Québec pour venir en aide à leur congrégation. » L’abbaye de Sainte-Marie des Deux-Montagnes, une congrégation Bénédictine contemplative, ainsi que la congrégation de Notre-Dame sont des organisations représentées sur le campus.

Sœur Agnès fait partie de la congrégation des Bénédictines contemplatives de l’abbaye de Sainte-Marie des Deux-Montagnes située dans les Laurentides. Originaire des Philippines et seule représentante de sa congrégation sur le campus, elle a habité et étudié une grande partie de sa vie aux États-Unis pour ensuite donner une autre orientation à sa vie.« J’ai été appelée par l’Abbaye Sainte-Marie des Deux-Montagnes, en décembre 2008 pour venir au Québec, raconte sœur Agnès. Les sœurs ici vieillissent et je suis venue aider ma communauté. Je fais donc des études pour perfectionner mon français. »

Hiep, Huang, Phuong et Them, quatre Vietnamiennes, sont venues au Québec il y a trois ans pour rejoindre leur congrégation des Sœurs de Saint Paul de Chartres, à Gaspé. Celles-ci sont en francisation de niveau 4. « Nous sommes arrivées au Québec il y a trois ans et nous avions beaucoup de difficulté à comprendre l’accent québécois », se souvient Hiep.

La francisation des nouveaux arrivants n’est pas un passage obligatoire. Certaines étudiantes dévouées à leur culte ont déjà les bases nécessaires pour choisir un autre programme qui les intéressent. « Nous sommes coéquipières dans deux groupes différents de francisation, mais il y a aussi une autre sœur qui étudie en psychologie », indique Hiep. La plupart de celles-ci font leur éducation pour ensuite retourner dans leur milieu.

Prier puis étudier

Choisir la vie de nonne implique pour sœur Agnès, comme pour les sœurs vietnamiennes de Saint Paul de Chartres, de se vêtir d’un habillement pieu même à l’Université. « Il y a différents types de religieux ou de religieuses qui fréquentent l’UdeM qui vont porter le costume tandis qu’il peut y en avoir qui ne sont même pas visibles », explique M. Breton.

Les sœurs insistent toutefois sur le fait qu’elles ne sont pas à l’université pour convertir ou influencer d’autres étudiants.« La religion est un choix personnel et nous tentons de ne convaincre personne, souligne Huang. Nous sommes contentes de voir que les étudiants du campus sont respectueux. »

La gestion du temps pour ces sœurs est un véritable travail d’équilibre. « Les études n’accaparent pas tout mon temps pour la prière, soutient sœur Agnès. Ça dépend quand même de chaque sœur, mais habituellement on ne manque jamais de temps pour prier. Il ne faut pas oublier que, dans mon cas, j’effectue plusieurs heures d’études religieuses chaque jour dans la prière et la lecture des textes sacrés. »

M. Breton juge qu’un bon nombre des étudiants de la Faculté de théologie et de sciences des religions font partie du clergé ou sont issus de congrégations, mais que cela n’en constitue pas la majorité.