La 23e édition du festival de courts-métrages SPASM se tiendra jusqu’au 2 novembre prochain au Théâtre Plaza. De la signature d’un bail qui tourne mal aux derniers moments de conscience d’un zombie, en passant par une course déjantée de boîtes à savons : la soirée d’inauguration a permis au public de découvrir six courts-métrages québécois aux registres variés.
La longévité du festival SPASM est le résultat d’un combat constant pour survivre en tant qu’évènement culturel. « Continuer d’être là et de célébrer le cinéma de genre québécois est un gros objectif en soi », se félicite le cofondateur du festival Jarrett Mann.
Une programmation insolite
Si la ligne éditoriale accorde une grande place à l’horreur, elle s’étend aussi à d’autres genres, comme la science-fiction et la comédie, mais aussi à d’autres horizons, avec des œuvres du monde entier. La sélection illustre la volonté de présenter un cinéma qui sort de l’ordinaire. La scénariste et réalisatrice Camille Trudel, qui présente son court-métrage Le Ravissement, sorti en 2024, aime particulièrement cette ouverture. « La programmation s’adapte, devient plus inclusive, se réjouit-elle. Je trouve ça chouette qu’un public qui vient peut-être pour du gore [au départ] entre en contact avec un film féministe comme Le Ravissement. Ça me donne le goût d’être présente dans le contexte du festival. »
Le cinéaste Charlie Fatalité, amateur du festival depuis plusieurs années, souligne quant à lui avoir toujours aimé le côté « fait-maison » du SPASM. « Même si certains films montrés ici sont faits avec un aspect “Do It Yourself”, par des inconnus du milieu, quand on est réuni ici, tout le monde est au même niveau, affirme-t-il. Faire partir d’une telle communauté, surtout au Québec, est très inspirant pour moi. »
Une identité unique
Parmi les nombreux festivals de cinéma qui se tiennent à Montréal, SPASM se démarque par son identité particulière. « Nous avons réussi à garder l’énergie du party d’Halloween qui a donné naissance à SPASM, explique M. Mann. Le festival est toujours aussi festif et accueillant, et toutes les projections se font dans des salles de spectacle [de type cabaret, NDLR] au lieu des salles conventionnelles. »
Les artistes comme les spectateur·rice·s apprécient cette ambiance. « SPASM est reconnu pour avoir un public au rendez-vous, très présent, qui prend de la place, témoigne le cinéaste Thierry Sirois. Ce que j’attends le plus en étant programmé ici, c’est de voir comment la salle va recevoir mon film. »
« Le public embarque en réagissant vocalement, ce que l’on retrouve peu ailleurs », ajoute Sébastien, festivalier assidu depuis treize ans.
« SPASM [est] un endroit ouvert à tous, tourné vers le public », précise M. Mann, qui invite tout le monde à venir découvrir cette 23e édition :
Le festival se poursuit en salle jusqu’au 2 novembre. Une édition en ligne permet de (re)visionner la programmation à un tarif avantageux jusqu’au 8 novembre. Tarifs : Billet par projection : à partir de 12 $. Passeport Festival en ligne : 45,99 $.
© Lilou Richard