Femmes en cinéma : célébrer les progrès, continuer d’avancer

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Par Marie Danjou
vendredi 10 mars 2023
Femmes en cinéma : célébrer les progrès, continuer d’avancer
Crédit : Marie Danjou
Crédit : Marie Danjou
À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le Ciné-Campus a organisé le 8 mars une discussion autour de la place des femmes dans le cinéma au Québec. L’événement a été l’occasion de célébrer les progrès accomplis au cours des dix dernières années, tout en soulignant les barrières encore existantes pour les femmes souhaitant exercer un métier dans l’industrie.

La réalisatrice du film Le garagiste et chargée de cours à l’UdeM Renée Beaulieu, la directrice de production de Blanc de mémoire et diplômée de l’UdeM Sammy-Joe Camara, l’étudiante de troisième année au baccalauréat en cinéma à l’UdeM Lucrezia Galli et la réalisatrice de L’amateur et diplômée de l’UdeM Daphné Deguire étaient ce 8 mars les invitées du Ciné-Campus à l’occasion d’une discussion sur la place des femmes dans l’industrie cinématographique au Québec.

Elles ont tour à tour partagé leurs expériences dans le milieu et leurs réflexions sur les avancées de ces dix dernières années.

Faire sa place derrière la caméra

Depuis 2015, les femmes réalisatrices prennent de plus en plus leur place au Québec. Selon l’association Réalisatrices équitables, 53 % des projets acceptés à l’Office national du cinéma ont été menés par des femmes au cours de l’année 2020-2021, contre 41 % pour la période 2013-2016.

Les femmes osent désormais se spécialiser dans les domaines qui les passionnent, tels que la photo ou la technique, jusqu’alors principalement investis par des hommes. Cette présence féminine accrue inspire d’autres femmes, à l’image de Lucrezia. Cette dernière a ainsi noté durant la discussion l’importance pour les femmes de pouvoir compter sur des modèles féminins dans le milieu. « Depuis le début de mes études, j’ai des modèles de femmes autour de moi, et ça me donne le courage de poursuivre dans cette industrie », s’est-elle réjouie.

Or, malgré les progrès, elle constate que le syndrome de l’imposteur peut encore toucher les femmes qui travaillent dans le cinéma. « J’ai choisi de me spécialiser en technique et il m’arrive encore de penser qu’un homme serait plus compétent pour faire ce métier ! » a révélé l’étudiante, qui se félicite néanmoins de parvenir à surmonter ces préjugés grâce au soutien de l’Université.

Mme Beaulieu a quant à elle témoigné avoir observé un certain changement de mentalité depuis dix ans dans les cours du programme de cinéma. « Avant, c’était le gars cool qui se présentait pour devenir réalisateur, désormais, ça peut aussi être la personne plus discrète et réservée », a-t-elle déclaré.

Une parité fragilisée après les études

« À l’UdeM, le mentorat et le leadership féminin sont très forts », a indiqué Mme Deguire. Toutefois, les panélistes ont souligné la forte compétition présente dans le milieu, qui attend les étudiant·e·s une fois diplômé·e·s. Ainsi, malgré une répartition égale d’étudiantes et d’étudiants en cinéma, la parité se perd ensuite dans le paysage cinématographique.

Les quatre invitées ont rappelé l’importance de se constituer un réseau pour persévérer dans cette industrie et ont insisté sur la nécessité de bien s’entourer pour faire ses armes dès la fin des études.

Or, pour Mme Beaulieu, le monde de la culture tout entier doit chercher à se transformer pour que ce plafond de verre soit enfin brisé.