Faîtes péter la sono !

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Par naima.benabdallah
mardi 5 avril 2011
Faîtes péter la sono !

Leggings, vinyle, veste en jean, col roulé, souliers Converse, casquette à palette droite, il n’y a pas à dire, les années 1980 sont de retour dans nos vies quotidiennes. Si bien qu’avec le retour des beaux jours, celui du ghettoblaster est à prévoir dans les rues et les parcs, au grand bonheur des mc’s, des danseurs et des amateurs de musique en plein air. Voici quelques pistes pour vous en procurer un, avant que tout le monde ne s’aperçoive que c’est redevenu à la mode.

Quand on veut se procurer un ghettoblaster – aussi appelé boombox, sono ou radiocassette portatif –, on veut que ça looke, que ce soit ostentatoire. Et pour trouver son bonheur, il n’y a pas d’autre solution que de chercher. Le meilleur point de départ reste encore le marché aux puces. Celui situé au coin Papineau et Ontario en déborde: nul besoin d’avancer très loin pour qu’un modèle saute aux yeux. Et s’il y en a autant en vente, c’est avant tout parce que les vendeurs les chinent* eux-mêmes.

Pour trouver des perles rares, Mario Lalande, un revendeur qui possède deux kiosques au  Marché aux puces Ontario, dit attendre le ménage du printemps. C’est en parcourant les trottoirs de Montréal dans sa minifourgonnette qu’il les ramasse – avec des vinyles, des montres et des appareils électroniques divers – pour ensuite les restaurer. Selon lui, «il y a une forte demande de ghettoblasters» qu’il explique par le fait que cet appareil électronique simple «est facile à réparer et à revendre».

La plupart des radiocassettes portatives qui datent des années 1980 sont très abordables et se vendent entre 20 et 80 dollars. JVC, Sony, Sharp sont des marques assez répandues. Cependant, pour avoir un modèle en bonne condition datant des années 1970 ou du début des années 1980 qui se démarque du simple ghettoblaster rectangulaire gris muni de deux haut-parleurs, les prix augmentent radicalement. Les collectionneurs qui cherchent un modèle original et fonctionnel doivent payer entre 200 et 400 dollars – l’équivalent du prix d’une mini-chaîne en 2011.

Si vous pensez trouver le même ghettoblaster que celui du rappeur américain LL Cool J, un boombox de marque Conion avec système d’alarme intégré et quatre haut-parleurs, inutile de vous dire que vous chercherez longtemps. Vous pouvez toujours parcourir les sites spécialisés** en mettant le gros prix, mais vous aurez peut-être peur de le sortir pour ne pas l’abîmer. Essayez plutôt de trouver un ghettoblaster Lasonic. Certains modèles, comme le TRC-931, vous combleront par leur allure old school, leurs contours chromés et leurs couleurs tapageuses.

Boombox d’aujourd’hui

 

Les nostalgiques un peu plus technophiles pourront se tourner vers un boombox redessiné version XXIe siècle. Celui conçu par TDK, le ghettoblaster Life on the record, est en vente depuis la fin mars au coût de 400 $ ou 500 $, selon le modèle, à deux ou trois haut-parleurs.

Évidemment, le lecteur cassette a été remplacé par une entrée conçue pour les iPod et les téléphones intelligents. La compagnie a tout de même conservé les entrées à l’arrière pour brancher un instrument de musique ou un micro (si l’envie vous prend de rapper…), délaissant toutefois le concept des haut-parleurs détachables. Le modèle TDK n’affiche pas de lumière scintillante ni d’égaliseur élaboré ; il est plutôt sobre et épuré, affichant des lignes élégantes et pures, et une couleur unie. Ne vous inquiétez pas, malgré sa simplicité, le modèle reste tape-à-l’oeil grâce au rendu laqué et la bandoulière en cuir.

Il est toutefois étonnant d’apprendre que le nombre de batteries nécessaire pour que l’appareil fonctionne sans fil demeure le même que dans les années 1980. Il vous faudra 10 ou 12 batteries de type D pour pouvoir déambuler avec ce ghettoblaster dans les rues. Il existe heureusement aujourd’hui des piles rechargeables. Sinon, il reste toujours l’option de le brancher et de le laisser dans son salon, mais c’est incommensurablement moins cool.

Enfin, n’oubliez pas le sous-sol pour voir si votre vieux ghettoblaster est encore là, coincé entre une Barbie et un camion Tonka. S’il est trop abîmé, décorez-le. Snoop Dogg a déjà le sien aux couleurs des Steelers.

 

*Chiner : rechercher des antiquités, des objets d’occasion ou toute autre curiosité.

**Quelques sites spécialisés (en anglais seulement):

classicboombox.com/

pocketcalculatorshow.com/boombox/

stereo2go.com/boomboxdb.html

À qui la rue ? À nous la rue !

 

Une fois votre boombox en main, vous pourrez le mettre à votre épaule et aller danser dans les rues de Montréal comme le feront plusieurs personnes, le 3 juin, à l’occasion de la tournée canadienne du Decentralized Dance Party. Le concept est simple, un dj set est diffusé à partir d’un émetteur FM. Tous les possesseurs de ghettoblasters pourront syntoniser la musique et danser n’importe où dans la ville. «Ensemble, nous casserons les paradigmes de fête despotique d’antan et nous lancerons une nouvelle ère de fête gratuite et démocratique !», annoncent les organisateurs sur leur site Internet. Attention, il suffira d’ouvrir vos oreilles pour que la musique s’empare de vos pieds !

decentralizeddanceparty.com