Culture

L'exposition dure jusqu'au 6 avril (Crédit Romeo Mocafico).

Explorer la matière sonore avec Monique Jean

Points d’attache ou infidélités rotatives est une installation composée de 80 cônes de haut-parleurs des années 1950 et 1960, animés par 8 pistes audio. Elle est le fruit d’une résidence de création au centre Daïmon, à Hull, en 2003.

« C’est un travail sur l’écoute. Nos yeux se promènent sur le mur pour comprendre d’où vient le son. Il y a toutes sortes de rotations du son qui vont se mettre en place autour du mur. Parfois, on a l’impression que celui-ci devient opaque, et parfois qu’il s’ouvre. Ce n’est pas du visuel, mais c’est le son qui fait bouger le mur. La vision qu’on en a est constamment en changement. » Monique Jean

Dancing on the edge of darkness est une cocréation de Monique Jean et de la vidéaste Monique Bertrand. Elle a été créée le 20 avril 2017 dans le cadre de la série de concerts Électrochoc 6, organisée en collaboration avec le Conservatoire de musique de Montréal et le festival AKOUSMA.

« J’ai composé une musique électroacoustique, la pièce Out of Joint, vaguement inspirée des comédies de Shakespeare. La vidéaste avec qui j’ai travaillé n’aime habituellement pas mettre d’images sur de la musique, mais en écoutant cette composition, elle a vu tellement d’images qu’elle a voulu travailler avec moi. Elle a donc continué à travailler sur des idées de Hamlet : « To be or not to be« , « perdre pédale« , « perdre pied« … De mon côté, j’ai travaillé sur un dispositif que l’on appelle un no input : sur un cassettophone, j’ai branché les sorties dans les entrées pour donner une musique de noise, de glitch, des sonorités rudes. » Monique Jean

13’13″ pour voix défigurées a été présentée pour la première fois lors de la 3Manifestation internationale vidéo et art électronique aux Foufounes électriques en septembre 1997. Présentée initialement sous forme de U, elle est issue d’une réalisation collaborative avec le vidéaste Alain Pelletier.

« Dans cette installation, j’ai spécifiquement demandé à Alain de mettre des images sur ma composition. On va vraiment vers une abstraction ici, sans figuration, au sens de visages humains, dans le visuel. Cette fois, on a une musique avec du texte, d’Hélène Cixous en l’occurrence. On a enregistré des voix différentes et de plusieurs façons : en studio, d’un appel de cabine téléphonique, sur répondeur. L’idée, c’est d’être plongé dans une espèce de chaos, de destruction. On perd pied. On vit dans un monde en guerre, en violence, et ça ne fait que s’accélérer. » Monique Jean

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