Expliquer la science par les objets

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Par Thomas Martin
vendredi 10 mai 2019
Expliquer la science par les objets
Antonia invite les spectateurs a interagir si ils le souhaitent pendant la pièce. (Crédit photo : Courtoisie Elodie Le Pape)
Antonia invite les spectateurs a interagir si ils le souhaitent pendant la pièce. (Crédit photo : Courtoisie Elodie Le Pape)
Le Théâtre du Renard présente depuis trois ans Une brève histoire du temps, une pièce inspirée librement du livre du même nom de l’astrophysicien Stephen Hawking. Associée au théâtre d’objets, la pièce permet de vulgariser des concepts scientifiques à l’aide de jouets de notre enfance. Après une représentation au Festival Vue sur la relève, elle s’installera au Festival St-Ambroise Fringe de Montréal, où elle sera adaptée pour la première fois en anglais, en juin prochain.
« Je suis seule sur scène, j’ai une table vide où je place mes objets et une autre avec une centaine d’objets classiques de notre enfance, du cube rubique au puzzle. Avec ça, je vais essayer d’imager les différentes théories. Pour moi, le théâtre d’objets, c’est très proche du conteur. »

La directrice du Théâtre du Renard et créatrice de la pièce, Antonia Leney-Granger, n’était pas destinée à écrire sur un thème comme celui des sciences. « Je ne suis pas nécessairement une fan de science dans la vie, admet-elle. Mais j’ai redécouvert, au début de ma vingtaine, la science, à travers le livre Une brève histoire du temps de Stephen Hawking, et ça m’a vraiment donné une nouvelle vision de ce que la science pouvait être, avec un grand potentiel philosophique et poétique. »

En s’inspirant librement de l’œuvre de Stephen Hawking, Antonia a fait le choix d’adapter sa pièce pour un public pas forcément au fait du monde de la science. « Il me fallait voir si je réutilisais les mêmes exemples que dans le livre, et parfois oui, parfois non, indique-t-elle. Et pour certains exemples, j’ai fait des recherches sur Internet pour voir comment d’autres personnes ont cherché à vulgariser ces idées-là. » Parmi les grandes découvertes scientifiques, elle a choisi d’évoquer, entre autres, la théorie de la relativité ou encore l’expansion de l’univers.

Pour s’assurer de la véracité de ses propos et des analogies utilisées, Antonia a fait appel à quelques spécialistes. « J’ai fait venir des chercheurs, des scientifiques, des physiciens à certains des spectacles, détaille-t-elle. Ils ont pu me donner un feedback pour voir si les images que j’avais créées avaient du sens. Il y avait parfois des petits mots de vocabulaire à changer, mais dans l’ensemble, ça leur convenait. »

La pièce fait partie d’un genre que l’on appelle le théâtre d’objets. « Je suis seule sur scène, j’ai une table vide où je place mes objets et une autre avec une centaine d’objets classiques de notre enfance, du cube rubique au puzzle, décrit Antonia. Avec ça, je vais essayer d’imager les différentes théories. Pour moi, le théâtre d’objets, c’est très proche du conteur. Je m’adresse directement au public, comme si c’était une conférence. »

Après plusieurs années durant lesquelles elle a été jouée en français, la pièce va être adaptée en anglais, pour les besoins du Festival St-Ambroise Fringe de Montréal, qui se tiendra du 6 au 16 juin prochains. « Faire une traduction, c’est très intéressant, parce que ça permet de prendre du recul face au texte, assure Antonia. Et certains changements que j’ai faits dans la version anglaise se sont ensuite retrouvés dans la version française. »

L’adaptation du livre du célèbre astrophysicien britannique ne comprend que les deux tiers de l’histoire. « Si j’avais adapté tout le livre, le spectacle aurait duré deux heures et demie », plaisante Antonia. Désormais, elle planche sur l’écriture de la suite, qui s’intéressera à la dernière partie, la physique quantique, mais elle s’inspirera également d’autres scientifiques célèbres comme Albert Einstein ou Isaac Newton.

Après un passage au Festival Vue sur la relève mercredi dernier, et avant le Festival St-Ambroise Fringe de Montréal, Antonia donnera une représentation ce vendredi à la Bibliothèque Reginald-J.-P.-Dawson de Mont-Royal.