Les restrictions de voyage mises en place par le gouvernement canadien pour lutter contre la propagation de la COVID-19 empêchent certains étudiants internationaux de passer la frontière : ceux ayant obtenu leur permis d’études après la date du 18 mars 2020 ne sont toujours pas autorisés à rentrer dans le pays pour y suivre leurs cours.
L’incompréhension des parents
Accepté fin mars 2020 à l’Université McGill, le fils de Cécile Hassett est obligé, comme de nombreux autres étudiants inscrits en première année universitaire au Canada, de suivre ses cours à distance. « Ces jeunes se retrouvent dans une situation qui paraît injuste, s’exclame la mère du jeune homme, qui a pourtant entrepris toutes les démarches d’immigration dans les délais impartis. Cela me paraît discriminatoire, puisque les étudiants des années supérieures qui ont leur permis peuvent entrer dans le pays. Pourquoi les étudiants internationaux de première année devraient-ils souffrir par rapport à ceux qui ont déjà le leur ? »
Le gouvernement canadien exempte en effet certains étudiants étrangers des restrictions de voyage strictes qu’il a mis en place au début de la pandémie : seuls ceux qui détenaient déjà un permis d’études canadien valide, ou qui ont reçu une lettre d’introduction d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) en date du 18 mars ou avant cette date sont autorisés à rentrer au Canada.
Le Collectif parents et étudiants français au Canada a lancé une pétition pour demander aux gouvernements canadien, québécois et français de trouver un accord afin de permettre aux étudiants d’accéder au territoire.
Pour l’heure, Madame Hassett regrette que les autorités concernées et l’Université McGill n’aient pas répondu à ses demandes. « J’ai envoyé un courriel à l’Université, mais il est resté sans réponse. Avec les autres parents, on a l’impression que les universités restent relativement silencieuses sur la question. » Interrogée sur le sujet, l’UdeM n’a pas encore donné suite à nos demandes.
Première année manquée
« Cette situation engendre du stress et une incertitude colossale pour des étudiants qui commencent leurs études universitaires, ajoute madame Hassett. Ils sont obligés de travailler de façon isolée. » Son fils, qui poursuit actuellement sa session en ligne avec le décalage horaire conséquent, n’a pas été informé de ce qui adviendra à la session d’hiver.
La mère de l’étudiant, comme le groupe de parents avec qui elle a échangé et partagé ses inquiétudes, ne comprend pas la décision gouvernementale. « Même si c’était une décision sanitaire, il y a maintenant la quarantaine qui est en place », insiste-t-elle en faisant référence à la période de confinement obligatoire de 14 jours imposée aux voyageurs internationaux à leur arrivée au Canada.
« Pourquoi donc les priver de l’expérience de la première année sur le campus, qui est vitale pour se former des groupes d’amis et pour la motivation ? », s’interroge-t-elle. Elle déplore également que les frais de scolarité appliqués restent inchangés malgré les circonstances.
Lancée il y a deux jours, la pétition comptait 1409 signatures au moment de la rédaction de cet article.