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L'UdeM est la première des universités québécoises à mettre en place un tel programme de deuxième cycle. Crédit Photo: Guillaume Villeneuve.

Études autochtones: comprendre les récits

« C’est un diplôme interdisciplinaire centré sur le binôme des récits et des médias », explique le professeur titulaire au Département de littératures et de langues du monde et initiateur de la formation, Simon Harel. Le DESS débutera à l’été 2016 et les étudiants suivront des cours s’articulant autour des expressions narratives, comme la poésie, le slam, le théâtre, les langues, mais aussi autour de l’histoire et de l’anthropologie. « Ce n’est pas un diplôme de littérature au sens propre du terme, précise M. Harel. On tente plutôt de comprendre les récits et de leur donner leur importance. »

L’étudiante à la maîtrise en aménagement Caoimhe Isha Beaulé salue cette initiative, car elle pense que les connaissances des Premières Nations doivent être valorisées. « Un des problèmes majeurs est le manque de contact entre les autochtones et les non-autochtones, estime l’étudiante. On apprend pourtant beaucoup grâce à leurs savoirs traditionnels, en termes de préservation de l’environnement par exemple.»

M. Harel, qui déplore également ce manque de communication, a décidé d’offrir la possibilité d’effectuer des stages grâce au DESS. « On parle beaucoup de la mobilité internationale, mais j’aimerais qu’il y ait de la mobilité vers le Nord du Québec, précise-t-il. Mais nous ne voulons pas débarquer en territoire autochtone sans avertir et en étant dérangeant. Cela demande d’être accepté et d’établir de solides relations d’échanges. »

À l’issue de la formation, les diplômés pourront aspirer à des postes au sein d’organisations gouvernementales, éducatives ou culturelles, mais aussi dans les domaines de l’édition et de la communication liée aux Premières Nations. « L’objectif est la professionnalisation, on ne voulait pas faire une maîtrise trop théorique avec un mémoire, car les besoins sont réels dans le milieu autochtone, précise M. Harel. Ce n’est certainement pas un prêt-à-porter autochtone, on invite tout le monde à s’inscrire ! Ce diplôme est, au contraire, une manière de repenser le Québec d’aujourd’hui ». Il permettra aux étudiants de se doter de connaissances théoriques, d’affiner leur esprit critique et de vivre une expérience de collaboration avec des instances artistiques et culturelles autochtones locales.

Une place grandissante

Les études autochtones sont en croissance à l’UdeM puisqu’une mineure a également été inaugurée cet automne. « Ce nouveau DESS va contribuer à enraciner encore plus la présence des Premières Nations dans notre établissement, pense la professeure au Département d’anthropologie et directrice de la mineure, Marie-Pierre Bousquet. C’est une excellente nouvelle pour l’UdeM. »

L’étudiant à la mineure en études autochtones, originaire de Mashteuiatsh et de la nation Innue, Jimmy Siméon, souhaite que cette lancée continue. « Il serait bien d’avoir un centre des Premières Nations, comme le centre Nikanité à l’UQAC, rapporte-t-il. Mais c’est très motivant de voir qu’un tel diplôme a été créé. C’est un programme qui pourrait venir compléter parfaitement mon baccalauréat.»

Le DESS a été rendu possible grâce à l’appui de la Faculté des arts et des sciences et de certaines instances de l’UdeM. « Il y avait une volonté académique de concevoir un programme tel que celui-ci, explique M. Harel. Les changements de perspectives proviennent notamment des jeunes et de l’enseignement, il fallait donc reconnaître les Premières Nations à leur juste valeur au sein de la formation universitaire. » Une bourse d’excellence sera mise en place dès l’ouverture du programme afin d’en souligner l’importance.

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