Étude pilote : une assistance domestique électronique pour les aînés

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Par Anaïs Amoros
jeudi 13 mai 2021
Étude pilote : une assistance domestique électronique pour les aînés
Le professeur associé au Département de psychologie de l’Université de Montréal Jhon Alexander Moreno développe un outil technologique pour accompagner les personnes âgées dans leur convalescence après une hospitalisation. Cet outil leur permettrait de rester autonomes de façon sécuritaire. Crédit photo : Alan Levine (pxhere)
Le professeur associé au Département de psychologie de l’Université de Montréal Jhon Alexander Moreno développe un outil technologique pour accompagner les personnes âgées dans leur convalescence après une hospitalisation. Cet outil leur permettrait de rester autonomes de façon sécuritaire. Crédit photo : Alan Levine (pxhere)
Le professeur associé au Département de psychologie de l’Université de Montréal Jhon Alexander Moreno participe au développement d'un outil technologique pour accompagner les personnes âgées dans leur convalescence après une hospitalisation. Cet outil leur permettrait de rester autonomes de façon sécuritaire.

L’Assistante domestique électronique (ADel) est un logiciel qui permet de mettre les personnes âgées en contact avec leur famille, les professionnels de la santé et leur pair-aidant. ADel est notamment doté d’une fonction de rappel de médicamentation et de rendez-vous. Le logiciel permet à son utilisateur de se connecter en vidéo, et en cas de chute de ce dernier, une montre connectée à l’application alerte les personnes à contacter en cas d’urgence.

L’objectif d’ADel est de créer une continuité dans les soins jusqu’au domicile et de permettre aux personnes âgées de rester chez elles plutôt que d’être envoyées en résidence et de leur éviter une réhospitalisation. Le logiciel propose également une commande de services personnalisés. « Dans la phase de test, on essaie d’intégrer les professionnels de la santé au réseau, pour que l’aîné ou le proche aidant puisse poser des questions via ADel à un clinicien, à une infirmière ou à un ergothérapeute, qui pourront émettre des recommandations à distance, explique M. Moreno. C’est très global. »

Les aînés et la technologie

« C’est adapté pour la personne âgée, il n’y a pas beaucoup de manipulations à faire », rassure le professeur, qui ajoute que croire que les aînés ne sont pas familiers avec la technologie est un préjugé. Le Réseau de centres d’excellences AGE-WELL a sondé 2027 personnes de plus de 50 ans dans le cadre d’une étude sur le sujet. Selon celle-ci, huit personnes sur dix de plus de 65 ans estiment que la technologie a un rôle à jouer pour maintenir les personnes âgées autonomes et en sécurité. Les résultats indiquent également que 74 % des personnes âgées de 65 ans et plus se sentent à l’aise avec la technologie actuelle. M. Moreno mentionne aussi que près de sept Canadiens sur dix âgés de 50 ans et plus se sont prononcés favorables à l’idée de payer une technologie qui leur permettrait de rester chez eux plus longtemps.

Une diffusion en développement

ADel vise à répondre aux besoins fonctionnels, sécuritaires et sociaux. « Tout est prêt, le produit est développé, affirme le professeur. Là, on étudie comment l’intégrer à grande échelle, mais ça implique un coût. Ça peut être un défi de le déployer sur tout un réseau. »

En attendant de diffuser l’outil à grande échelle, l’étude pilote demeure en phase de test sur un petit échantillon de personnes. « On regarde comment elles répondent à cette technologie et identifient les obstacles, pour faire au besoin des modifications et ajuster l’outil à l’utilisateur », informe M. Moreno. Le projet a été approuvé par le ministère de l’Économie et de l’Innovation, qui le finance à hauteur de près de 200 000 $.