Culture

Louis-Olivier Desmarais travaille actuellement sur la deuxième partie de son projet Abbaye. (Photo : Jèsybèle Cyr)

Entre musique et spiritualité

Quartier Libre : Peux-tu me parler de ton projet Abbaye ?

Louis-Olivier Desmarais : Il s’agit d’une œuvre qui est au carrefour entre la musique, la radio et le documentaire. J’ai essayé d’assembler tous ces aspects. Je m’intéresse beaucoup au mélange entre spiritualité et musique, et je voulais transmettre par le son mon expérience subjective de cet endroit-là [l’abbaye de Saint-Benoît-du-Lac]. Il y a ce paradoxe de mettre en musique le silence afin de montrer ce qu’il peut faire vivre comme émotions intérieures. Le projet n’est pas terminé. Je travaille en ce moment à une seconde partie.

Q. L. : Peux-tu me glisser quelques mots à ce sujet ?

L.-O. D. : Au bout du compte, la pièce durera vingt-cinq minutes et sera composée de deux blocs équivalents. Dans le processus, je me suis beaucoup inspiré [pour la première partie] du contexte dans lequel j’étais à ce moment-là, c’est-à-dire l’hiver. Je suis allé à l’abbaye de Saint-Benoît-du-Lac trois fois, dont deux avec des micros. C’était important de pouvoir m’inspirer du lieu.

La deuxième partie va porter sur l’été. Dans la première partie, il y a beaucoup de sons de glace. Tout ça va être remplacé par des sonorités estivales. La plupart des sons sont enregistrés sur place, mais parfois, j’en ajoute pour arriver à ce que je veux.

Q. L. : Y a-t-il des domaines que tu n’as pas encore abordés et que tu aimerais explorer ?

L.-O. D. : Pour l’instant, je suis vraiment dans le travail entre la musique et la spiritualité, et j’ai un peu de mal à voir plus loin, car je suis complètement pris par ce projet. Je m’intéresse beaucoup à la spiritualité orientale, je pratique le yoga intensivement, et mon but est de créer un tout avec mon activité musicale et spirituelle afin qu’elles se nourrissent entre elles.

Q. L. : Que signifie ce prix pour toi ?

L.-O. D. : J’essaie de ne pas trop y penser car on peut facilement se faire des idées. Il pourrait y avoir, à l’avenir, une forme de reconnaissance et des occasions pour des bourses. C’est toujours agréable de voir que ce que l’on a voulu transmettre a été reçu positivement.

Q. L. : Comment définirais-tu ta signature musicale ?

L.-O. D. : Pour moi, c’est important qu’elle soit toujours ancrée dans une certaine forme d’émotivité. Je ne veux pas simplement faire de la musique conceptuelle et intellectuelle. J’utilise des sons harmoniques, je joue avec les sons du réel pour pouvoir ancrer l’écoute dans des lieux, des endroits où l’auditeur peut se placer.


PHONURGIA NOVA

C’est un organisme basé en France ayant pour mission de mettre de l’avant « l’émergence de l’art sonore ». Leur concours international de création radiophonique récompense depuis 1986 des oeuvres qui témoignent du sens aigu de l’écoute de leurs auteurs.


 

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