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Elisabeth et Vincent se présenteront tous deux à la prochaine élection provinciale dans des circonscriptions traditionnellement libérales.

Entre campagne et cours

« J’en suis déjà à ma quatrième campagne », lance l’étudiant au baccalauréat en droit Vincent J. Carbonneau, candidat du Parti Vert du Québec (PVQ) dans Mont-Royal–Outremont. Il est d’abord animé par l’urgence de défendre l’environnement à tous les niveaux. « Le parti a pour rôle de toujours ramener ce sujet dans la sphère publique pour lui donner une voix », poursuit-il.

Ce même sentiment d’urgence environnementale inspire l’étudiante au baccalauréat en science politique Elisabeth Dionne, qui représente le PVQ dans Brome-Missisquoi. « Je veux poursuivre mes études à la maîtrise en environnement, donc, pour moi, me lancer dans la politique est un moyen de combiner mon intérêt pour ces deux domaines », explique-t-elle.

Membre de Québec solidaire (QS) depuis sept ans, l’étudiant en enseignement en adaptation scolaire Ismaël Seck entame sa première campagne, dans Jeanne-Mance–Viger. Sa décision de s’impliquer en politique pour, notamment, défendre les intérêts des professeurs et de l’éducation publique a été motivée par la profession de ses parents, tous deux enseignants. « Quand j’étais petit, je voyais ma mère rentrer chez nous complètement épuisée, confie-t-il. C’est vraiment à la base de mon implication en politique. » 

Concilier études et politique

Depuis le cégep, Ismaël a l’habitude de concilier implications sociales, travail et études. « En ce moment, ça représente un énorme défi avec la campagne, admet-il. Je suis assez content de ce que j’arrive à faire. Ce qui me donne espoir, c’est que j’ai une équipe qui m’appuie et qui allège mon travail. » Depuis le mois d’août, sa campagne a pris son envol. Elle s’articule autour d’appels téléphoniques aux citoyens, de la gestion des médias sociaux, mais aussi de l’organisation d’actions politiques, telles que la signature de pétitions.

De leur côté, Vincent et Élisabeth se cantonnent pour l’instant à la gestion de leurs réseaux sociaux. « La température actuelle n’est pas idéale pour commencer le porte-à-porte, lance à la blague Vincent. Il m’arrive d’être dans des cours et de rédiger des communiqués pour ma campagne », poursuit-il plus sérieusement. Les deux étudiants sont actuellement pris par leurs examens de mi-session. Leur campagne respective devrait s’intensifier une fois les derniers d’entre eux complétés.

Recruter en classe

Le fait que ces candidats se présentent aux élections provinciales n’est pas un secret pour leurs pairs étudiants, qui réagissent généralement bien à leur implication. Pour Vincent, sa circonscription est un atout. « J’ai l’avantage de pouvoir parler avec des étudiants qui, pour certains, habitent le comté dans lequel je me présente, raconte-t-il. Je peux faire campagne dans mes cours. »

Ismaël échange également avec ses collègues sur la profession d’enseignant et constate la dévalorisation du métier. « Un jeune enseignant sur quatre abandonne la profession au cours des cinq premières années d’exercice », indique celui qui estime avoir convaincu de nombreux étudiants de son cursus de s’impliquer dans le parti. « Ça représente au minimum 60 personnes en éducation, sans parler des autres programmes, mentionne-t-il. Ça nous a pris, à mon équipe et à moi, deux semaines et demie pour les recruter. » Il ajoute également que cet accomplissement lui permet de puiser l’énergie et la motivation dont il a besoin pour sa campagne.

Élisabeth, qui se dit de nature bavarde, discute régulièrement de son allégeance politique avec ses collègues étudiants. « Souvent, ils se montrent ouverts aux changements que le Parti Vert veut amener ou, du moins, à la “vague jeunesse” qui est en train de s’opérer dans certains partis », souligne-t-elle.

Virage jeunesse

C’est sous les conseils de membres de QS, parmi lesquels le député de Mercier, Amir Khadir, qu’Ismaël a décidé de se présenter en 2018. « On a besoin que la jeunesse s’implique, pas seulement à l’université ou dans la société civile, mais aussi sur le plan gouvernemental », explique-t-il.

L’émergence de Léo Bureau-Blouin, élu à l’âge de 20 ans, ou de Catherine Fournier, élue à 24 ans, facilite l’intégration au monde politique, selon Vincent. « Je pense que c’est un avantage d’être étudiant dans le cadre de la campagne, indique le candidat. Les citoyens sont plus conciliants, ne serait-ce qu’avec le porte-à-porte. Comme on est jeunes, on incarne d’une certaine façon le changement et les gens ont tendance à écouter davantage. »

Se donner au maximum

Même s’il priorise ses études, Vincent ne cache pas qu’il a manqué quelques cours pour faire du porte-à-porte lors de sa campagne de 2014. « J’ai constaté que les professeurs sont très conciliants avec l’implication citoyenne, clame-t-il. Quand tu es en campagne, tu l’es tout le temps. Il n’y a pas de pause. »

Ismaël partage le même avis. « L’implication politique, c’est un peu comme le travail d’enseignant, il n’y a aucune limite à ce qu’on peut faire, pense-t-il. On peut toujours faire plus. Ce qu’on vit en ce moment, c’est un marathon, avec un sprint quand on approche de la ligne d’arrivée. » Le défi pour eux est donc de se ménager efficacement d’ici le 1er octobre, date du scrutin.

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