Volume 26

Pour Socrate, la classe idéale est celle où un professeur expose ses connaissances sous un olivier, devant ses élèves assis en cercle. Crédit photo : Archives UdeM.

Enseigner sous l’olivier

Si quelques classes en plein air ont ouvert en septembre dans la province, elles se trouvent dans les cours d’écoles primaires. Le coordonateur Milieux de vie en santé de Nature Québec, Cyril Frazao, a participé à leur mise en place. « Jamais on n’a parlé d’enseignement universitaire à l’extérieur », réalise-t-il.

Le directeur de l’École d’architecture de l’UdeM Jacques Lachapelle met en évidence les difficultés d’aménager un espace de cours magistral en extérieur, compte tenu du climat québécois. « L’enseignement en plein air est peu fréquent, car il comporte des contraintes particulières lorsqu’il s’agit de grands groupes, notamment la limite de la portée de la voix et l’absence d’équipements audiovisuels », note-t-il aussi.

Aux étudiants de se mobiliser

M. Frazao se rappelle que Nature Québec a participé à la mise en place de classes végétalisées dans des écoles primaires, grâce aux revendications et au financement de comité de parents d’élèves. « La mobilisation au Québec devrait être portée par des groupes d’étudiants auprès d’organismes », conseille-t-il. D’après la porte-parole de l’UdeM, Geneviève O’Meara, des espaces conviennent aux classes en plein air, comme l’escalier situé derrière la Faculté de l’aménagement, mais pour l’instant, aucun projet n’est prévu en ce sens. « Les professeurs qui voudraient y aller d’initiatives peuvent tout à fait le faire », assure-t-elle.

Nouvel aménagement, nouvelle pédagogie

La professeure agrégée à la Faculté de l’aménagement de l’UdeM Danielle Dagenais affirme que de nombreux travaux démontrent les bénéfices du contact avec la nature : amélioration de la cognition, de l’attention et baisse du stress.

« C’est plus agréable, mais à quel point ? » se demande la professeure titulaire à la Faculté des sciences de l’éducation de l’UdeM Irène Rahm, à propos des cours magistraux en extérieur. Selon elle, il serait dommage de ne pas profiter d’une classe en plein air pour mettre en place une nouvelle pédagogie incitant les étudiants à avoir des interactions entre eux, au sein d’équipes, par exemple, et avec la nature. Elle affirme que les professeurs de tous les cursus peuvent adopter ces méthodes, si leurs objectifs et besoins en matériel multimédia sont adaptés.

Déjà des cours de terrain

« Les étudiants en architecture ont souvent des activités et des enseignements à l’extérieur », affirme cependant M. Lachapelle. Il admet toutefois que ce genre de sorties sur le terrain, comme la visite du Vieux-Montréal, sont faites sur mesure pour le programme et ne pourrait pas s’appliquer à d’autres domaines.

Le professeur agrégé à l’École d’architecture de l’UdeM Pierre Boyer-Mercier ajoute que des étudiants universitaires de domaines scientifiques reçoivent des enseignements lors d’activités scolaires à l’extérieur. « Ils sont donnés sous une architecture portable telle que les tentes », raconte-t-il. M. Boyer-Mercier ajoute que ces cours peuvent également se dérouler sur les gradins naturels que présentent certaines topographies en forêt.

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